L'armée israélienne a déclaré que deux roquettes avaient été tirées mardi depuis la Syrie vers des zones ouvertes du plateau du Golan, sous contrôle israélien. Il s'agit de la première frappe lancée contre Israël à partir du pays depuis la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad en décembre.
Les médias d'État syriens ont rapporté qu'Israël avait bombardé la campagne occidentale de la province syrienne de Deraa après le tir de roquettes. L'Observatoire syrien des droits de l'homme, une organisation de surveillance de la guerre basée au Royaume-Uni, a également fait état de frappes aériennes israéliennes ayant provoqué de «violentes explosions» autour de la ville de Quneitra et dans la campagne de Deraa.
Un groupe se faisant appeler les Brigades Mohammed Deif – du nom d'un chef militaire du Hamas tué par une frappe israélienne à Gaza l'année dernière – a revendiqué l'attaque dans une publication sur Telegram. Le groupe avait fait son apparition sur les réseaux sociaux quelques jours auparavant.
«Jusqu'à présent, ce n'est qu'une chaîne Telegram. On ignore s'il s'agit d'un véritable groupe», a indiqué Ahmed Aba Zeid, chercheur syrien qui a étudié les factions armées dans le sud de la Syrie.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dans un communiqué qu'Israël considérait «le président syrien comme directement responsable de chaque menace et de chaque tir contre l'État d'Israël» et a averti qu'une «réponse complète» suivrait «dès que possible».
Israël se méfie des anciens insurgés islamistes qui forment le nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmed al-Charaa. L'État juif a lancé des centaines de frappes aériennes sur la Syrie et s'est emparé d'une zone tampon patrouillée par l'ONU sur le territoire syrien, à la suite de la chute du gouvernement Assad.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué diffusé par la chaîne de télévision publique qu'il n'avait «pas encore vérifié l'exactitude» des informations faisant état de frappes lancées depuis la Syrie vers Israël.
«Nous affirmons que la Syrie n'a représenté et ne représentera aucune menace pour aucune partie dans la région», a-t-il déclaré. Il a condamné les bombardements israéliens, qui, selon lui, ont entraîné «d'importantes pertes humaines et matérielles».
Les États-Unis se sont rapprochés du gouvernement Charaa et ont récemment décidé de lever certaines sanctions imposées à la Syrie. Ils ont aussi incité la Syrie à normaliser ses relations avec Israël.
Dans une récente entrevue accordée au Jewish Journal, Ahmed al-Charaa a déclaré souhaiter un retour à l'accord de cessez-le-feu de 1974 entre les deux pays, mais n'a pas proposé de normalisation immédiate, affirmant que «la paix doit se gagner par le respect mutuel, et non par la peur».
