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L'UE lève les sanctions contre la Syrie, mais maintient celles contre le régime Assad

Cette annonce intervient une semaine après la rencontre du président américain, Donald Trump, avec le président al-Sharaa et l'annonce par les États-Unis d'un assouplissement des sanctions contre la Syrie.

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c318dcfb2290133ead230d14ed89e3bd045d82fda04df474c711fe844dfc747f.jpg L'Union européenne lèvera les sanctions contre l'économie syrienne, mais maintiendra celles contre l'ancien régime de Bachar al-Assad, a annoncé mardi une haute diplomate européenne. La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, s'adresse aux médias à son arrivée à une réunion des ministres de la Défense de l'UE, au Conseil européen, à Bruxelles, le mardi 20 mai 2025. (AP Photo/Virginia Mayo)

L'Union européenne lèvera les sanctions contre l'économie syrienne, mais maintiendra celles contre l'ancien régime de Bachar al-Assad, a annoncé mardi une haute diplomate européenne.

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, s'est exprimée après avoir présidé une réunion des ministres des Affaires étrangères des 27 États membres. 

Elle a indiqué que cette décision visait à prévenir la pauvreté et le radicalisme dans le pays, après plus d'une décennie de guerre civile qui a poussé des millions de personnes à fuir, notamment vers l'Europe.

Les sanctions sont «conditionnelles» et pourraient être rétablies si le nouveau gouvernement d'Ahmed al-Charaa ne maintient pas la paix, a prévenu Mme Kallas.

«Sauver des vies doit être notre priorité absolue en Syrie», a-t-elle insisté.

Cette annonce intervient une semaine après la rencontre du président américain, Donald Trump, avec le président al-Sharaa et l'annonce par les États-Unis d'un assouplissement des sanctions contre la Syrie. 

La levée des sanctions pourrait apporter des investissements indispensables à la Syrie, qui a besoin de dizaines de milliards de dollars pour restaurer ses infrastructures délabrées.

Une insurrection à la fin de l'année dernière a renversé l'ancien président syrien, Bachar al-Assad, et mis fin à la guerre civile qui a décimé une grande partie des infrastructures du pays. Les Nations Unies estiment que 90 % des Syriens vivent dans la pauvreté et que l'électricité fournie par l'État n'est disponible que deux heures par jour.

Plus tôt dans la journée, Mme Kallas a reconnu ses inquiétudes concernant le conflit sectaire, mais a déclaré que «nous n'avons pas d'autre choix» que de lever les sanctions et de soutenir l'économie syrienne: «Soit nous leur donnons la possibilité de stabiliser le pays, soit nous ne le faisons pas et nous nous retrouvons dans une situation similaire à celle de l'Afghanistan.»

Mme Kallas a ajouté: «Il ne peut y avoir de paix sans un chemin vers la reprise économique, et nous avons tous besoin d'une Syrie stable.»

Elle n'a fourni aucun détail ni aucune date concernant la levée des sanctions. Cependant, un communiqué du Conseil européen a indiqué qu'il maintiendrait «les sanctions fondées sur des motifs de sécurité, y compris les armes et technologies susceptibles d'être utilisées à des fins de répression interne. En outre, l'UE introduira des mesures restrictives ciblées supplémentaires contre les auteurs de violations des droits de la personne et ceux qui alimentent l'instabilité en Syrie.»

Les Syriens ont célébré l'annonce de Donald Trump dans les rues de tout le pays et les dirigeants arabes des pays voisins, qui accueillent des millions de réfugiés ayant fui la guerre en Syrie, l'ont saluée.