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Malgré la fin de la grève à la STM, Jean Boulet va de l'avant avec son projet de loi

«Nous devons nous assurer de disposer des outils nécessaires pour offrir un niveau de service acceptable à la population.»

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Loi 14: le droit de faire la grève menacé? Loi 14: le droit de faire la grève menacé?

Bien que la grève des employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) soit suspendue, le ministre du Travail, Jean Boulet, veut tout de même devancer la mise en application de sa loi pour limiter les moyens de pression, arguant qu’un débrayage des chauffeurs d’autobus et de métro est prévu en fin de semaine. Il a toutefois ajouté qu’il «anticipe une entente de principe».  

«Nous devons nous assurer de disposer des outils nécessaires pour offrir un niveau de service acceptable à la population», a affirmé Jean Boulet dans une déclaration écrite transmise à La Presse Canadienne mercredi matin. 

Le ministre du Travail a fait adopter en mai dernier la loi 14 «visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock­­-out». Toutefois, cette loi ne doit entrer en vigueur que le 30 novembre.

Jean Boulet vient donc de déposer un autre projet de loi mercredi pour devancer l’entrée en vigueur de sa loi 14. «Il y a encore des enjeux qui justifient, encore une fois, l'entrée en vigueur, deux semaines avant, de cette loi», a-t-il affirmé.

Pour faire adopter rapidement son projet de loi, M. Boulet doit toutefois avoir l’appui des trois partis d’opposition.

Or, Québec solidaire (QS) s’oppose farouchement à la démarche du ministre. Le Parti libéral du Québec et le Parti québécois se sont tous deux dits ouverts à collaborer avec le gouvernement.

En mêlée de presse mardi, Jean Boulet a expliqué que la loi 14 avait deux leviers qui pourraient être utilisés.

«Il y a un premier mécanisme qui vise à faire en sorte que le niveau de services à maintenir en cas de grève respecte les besoins et le bien-être de la population. (…) Le deuxième mécanisme, ça permet au ministre de déférer à un arbitre s’il y a un préjudice grave à la population et que la médiation est infructueuse, et ça, ça met fin au conflit de travail», a-t-il alors expliqué.

«Je trouve ça extrêmement particulier qu'un parti politique choisisse une thèse ou un dogme au détriment d'une population qui est particulièrement endommagée à Montréal», a dit Jean Boulet. 

Malgré l’opposition solidaire, le ministre du Travail a réitéré qu’il n’avait pas l’intention d’utiliser le bâillon.

Mardi, Jean Boulet a expliqué que la loi 14 avait deux leviers qui pourraient être utilisés.

«Il y a un premier mécanisme qui vise à faire en sorte que le niveau de services à maintenir en cas de grève respecte les besoins et le bien-être de la population. (…) Le deuxième mécanisme, ça permet au ministre de déférer à un arbitre s’il y a un préjudice grave à la population et que la médiation est infructueuse, et ça, ça met fin au conflit de travail», a-t-il alors expliqué.

Le syndicat qui représente les employés d’entretien de la STM a annoncé mardi soir qu’il suspendait la grève qui devait se tenir jusqu’au 28 novembre.

«Avec l’entrée en vigueur devancée de la loi 14, la STM n’avait plus aucun incitatif pour négocier avec nous, a déclaré dans le communiqué le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte. En suspendant la grève, on veut s’assurer que la loi n’est pas appliquée dès maintenant et on veut continuer d’agir à la table et parvenir à une entente négociée.»

Le syndicat a souligné que la rencontre de médiation qui a eu lieu mardi n’a pas permis d’obtenir une entente, mais qu’il «ne reste pas insensible et suspend la grève afin de poursuivre les négociations». 

Il a affirmé avoir fait des «mouvements significatifs» dans les derniers jours de négociations, mais que «la STM demeure inflexible et insensible aux impacts de la grève sur la population».