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STM: le syndicat des employés d'entretien suspend sa grève

La suspension entre en vigueur dès 6h00 ce matin.

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(Société de transport de Montréal (STM))

C'est une annonce que plusieurs usagers seront soulagés d'apprendre: le métro et les autobus circuleront normalement dès mercredi matin à Montréal alors que le syndicat qui représente les employés d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM), a annoncé suspendre sa grève peu avant 22h00 mardi. 

La grève devait initialement se tenir jusqu'au 28 novembre prochain. Ce débrayage avait débuté le 31 octobre. 

Le Syndicat du transport de Montréal affilié à la CSN, a annoncé la suspension de sa grève dès le 12 novembre, soit mercredi à 6h. Le syndicat affirme avoir pris cette décision afin d'obtenir une entente négociée. 

«Bien que des mouvements significatifs aient été faits dans les derniers jours par le syndicat pour en venir à une entente, la STM demeure inflexible et insensible aux impacts de la grève sur la population», affirme toutefois l'organisation. 

Une rencontre de médiation a eu lieu mardi entre les deux parties. Celle-ci n'a pas donné lieu à une entente. Toutefois, le syndicat affirme que le projet de loi 14 de Jean Boulet est venu «freiner les avancées des derniers jours réalisés en médiation». Il ajoute également que le projet de loi a «donné  le pouvoir à l'employeur [la STM] de freiner la négociation». 

«Le syndicat veut ainsi éviter que le ministre du Travail devance l’application de sa loi et qu’il impose de cette manière les conditions de travail aux salarié-es.» 
- Syndicat du transport de Montréal

«Nous étions certains que nous avions une fenêtre de règlement devant nous. Le ministre Boulet et le gouvernement caquiste ont donné des arguments supplémentaires à la STM pour qu’elle puisse rester figée», a indiqué Bruno Jeannotte, président du syndicat.

Selon lui, la STM «n’avait plus aucun incitatif pour négocier» avec le syndicat. 

Pour sa part, la société de transport a réitéré dans un communiqué de presse que trois offres globales ont été présentées afin de résoudre le conflit. 

«Bien que nous soyons déçus que nous n’ayons pu parvenir à une entente malgré nos offres déposées, nous allons continuer de faire le travail pour y arriver.»
- Marie-Claude Léonard, directrice générale de la STM

Un service qui reprendra progressivement

Le service reprendra donc normalement mercredi dès 6h15 pour le service de bus et dès 6h30 pour le métro. 

«La STM comprend l’impact que la grève du syndicat de l’entretien a eu sur le quotidien de sa clientèle et sur l’ensemble de la population montréalaise. Elle les remercie sincèrement pour leur patience et leur compréhension durant cette période difficile», a indiqué la STM.

La société a toutefois précisé que le service reviendra complètement à la normale dès le jeudi 13 novembre. «Bien que le la clientèle pourra se présenter à toute heure sur le réseau demain à partir des heures prévues, le service régulier reprendra progressivement tout au long de la journée», a-t-elle souligné. 

Une demande de la mairesse désignée 

Cette décision survient alors que la mairesse désignée de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a demandé mardi aux syndicats, une pause dans leurs grèves. 

«Ce que je dis aux syndicats et ce que je dis à la STM, c'est: dépêchez-vous de négocier, puis démontrez votre bonne volonté aux citoyens montréalais, en faisant une pause sur vos mesures de grève», a-t-elle affirmé en point de presse. 

Elle a rappelé que la loi 14 du ministre du Travail, Jean Boulet, adoptée en mai dernier et qui doit entrer en vigueur le 30 novembre, lui permettrait d'imposer l'arbitrage aux deux parties. Elle les a donc pressés de négocier plus activement, si elles «ne veulent pas se retrouver avec une loi spéciale qui va leur enlever, finalement, tout leur pouvoir de négociation».

Elle a également réagi dans la foulée de l'annonce sur le réseau social X, se réjouissant que les employés du service d'entretien de la STM «aient accepté ma demande de procéder à une trêve dans leurs mesures de grève». 

«Les impacts sur le quotidien des Montréalais devenaient insoutenables, a-t-elle écrit. Je l'ai dit et je le répète : les meilleures ententes se négocient à la table. J'ai confiance que les deux parties négocient de bonne foi pour en arriver à une solution.»

M. Boulet a également déposé un projet de loi afin de devancer l'entrée en vigueur de la loi 14 mercredi à l'Assemblée nationale. 

À noter que le syndicat qui représente les 4500 chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro, rattaché au SCFP, donc à la FTQ, a prévu quant à lui deux autres journées de débrayage, samedi et dimanche prochain, et ne compte pas offrir de services essentiels.

- Avec de l'information de La Presse canadienne