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Grève suspendue à la STM: «on a perdu un levier important», dit le syndicat

Il n'y aura pas d'interruption à l'extérieur des heures de pointe comme dans les derniers jours.

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Grève suspendue à la STM: «on a perdu un levier important», dit le syndicat Grève suspendue à la STM: «on a perdu un levier important», dit le syndicat

Le service revient graduellement à la normale, mercredi, à la Société de transport de Montréal, après que le syndicat des employés d'entretien, qui débrayait depuis le 1er novembre, eut suspendu sa grève, devant l'imminence d'une intervention gouvernementale.

«On a perdu un levier important» avec la loi qui permettra au ministre du Travail, Jean Boulet, de mettre fin à un conflit de travail et d'imposer l'arbitrage, voire le devancement de l'entrée en vigueur de cette loi, a expliqué en entrevue, mercredi, Bruno Jeannotte, président du syndicat.

Mais «on n'est pas à notre dernier moyen de pression; ce n'est pas parce qu'on a retiré cette grève-là qu'on abandonne, au contraire», a prévenu M. Jeannotte.

«Je pense que si on avait foncé la tête baissée dans la loi spéciale, on se serait retrouvé dans un contexte où on aurait été attaché, dans le sens où on n'aurait pas pu faire de grève. En fait, on nous aurait retiré notre droit de grève, le temps de l'arbitrage», a poursuivi le dirigeant syndical.

Et un arbitrage de différend peut prendre plusieurs mois, voire un an, rappelle-t-il.

«On ne pouvait pas maintenir une grève s'il n'y a plus de mouvement à la table de négociations» et, selon lui, l'employeur ne bougeait guère sur les deux enjeux principaux, à savoir les salaires et la sous-traitance, sachant que l'intervention du ministre Boulet approchait.

Pourtant, il y a eu des avancées à la table de négociation au cours des derniers jours, a-t-il affirmé.

Les 2400 employés d'entretien avaient amorcé une grève le soir du 31 octobre. Celle-ci devait se poursuivre jusqu'au 28 novembre, avant la suspension annoncée tard mardi soir, après une douzaine de jours de débrayage, avec des services essentiels seulement aux heures de pointe.

Quant aux services de transport en commun, la STM avise que la clientèle pourra se présenter à toute heure sur le réseau, mais que le retour à la normale se fera progressivement tout au long de la journée. Le service régulier sera complètement de retour seulement jeudi.

Et les chauffeurs?

Si la grève des employés d'entretien est suspendue, celle des chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro, prévue samedi et dimanche prochains, pourrait toujours avoir lieu.

Après avoir demandé aux employés d'entretien de faire une pause dans leur grève, la mairesse élue de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, s'est adressée aux chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro, leur demandant à leur tour de faire une trêve pour le bien des usagers du transport en commun.

«Dans une métropole comme Montréal, les gens ne travaillent pas du lundi au vendredi. On travaille même la fin de semaine. On a des travailleurs, des étudiants, des rendez-vous médicaux [...] La demande que je fais aux chauffeurs, c'est de se manifester aujourd'hui», a exprimé Mme Martinez Ferrada, plaidant que le transport collectif est un service essentiel et que les Montréalais avaient besoin de prévisibilité.

 

Le Tribunal administratif du travail a tenu, lundi, une audience sur les services essentiels à maintenir, ou pas, lors de ces deux journées de grève des chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro, les 15 et 16 novembre. La juge Karine Blouin doit rendre sa décision à ce sujet sous peu.

Lia Lévesque

Lia Lévesque

Journaliste