Début du contenu principal.
On demande à la clientèle de se «préparer d'avance» et de «planifier ses déplacements».
C'est ce vendredi soir à 22h que commencera officiellement la grève des 2400 employés d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM), qui doit durer 28 jours.
Des services essentiels sont toutefois prévus aux heures de pointe du matin, de fin d'après-midi, ainsi que tard en soirée, ce qui fait que la grève ne paraîtra guère avant samedi matin pour les usagers.
«On le sait que c’est exceptionnel et que c’est extrêmement dérangeant pour notre clientèle», a admis la directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard, lors d'un point de presse vendredi matin.
«Soyons clairs, personne ne veut d’une grève aussi longue.»
On demande donc à la clientèle de se «préparer d'avance» et de «planifier ses déplacements» en vue de cette troisième période de grève.
Mme Léonard a ajouté que la STM avait tenté de bonifier l'offre de services essentiels qui serait déployée pendant la grève, mais sans y parvenir. Elle a rappelé qu'il appartenait au Tribunal administratif du travail de déterminer ce qui constitue des services essentiels: «C’est en fonction de ces critères-là que les décisions sont rendues.»
Elle a mentionné espérer faire suffisamment de progrès avec le syndicat de l’entretien pour écourter les 28 jours de grève. Elle a qualifié de draconien le recours à une grève de 28 jours.
Pour ce qui est des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro, « on est dans un blitz » et des compromis ont été faits de part et d’autre, a-t-elle indiqué.
Le médiateur, qui vient d'être nommé au dossier des chauffeurs, doit commencer son travail sous peu.
Elle a relaté que, dans le cadre des discussions, des «pistes qui génèrent des économies par des gains en efficacité» ont pu être identifiées avec les chauffeurs. Ces pistes «permettent d'autofinancer et bonifier l'offre salariale» qui leur a été faite, tout en respectant le cadre financier de la STM, a expliqué Mme Léonard.
La situation semble moins prometteuse avec les employés d'entretien, malgré la présence de quatre médiateurs-conciliateurs nommés par le ministre du Travail, après une première phase de médiation.
«On s'explique vraiment mal encore à ce stade-ci que le syndicat prenne des mesures aussi draconiennes: immobiliser la ville entièrement pendant un mois», a lancé la directrice générale.
Mme Léonard n'a pas exclu de demander éventuellement un arbitrage de différend. Une telle démarche, pour voir le jour, doit toutefois recevoir l'assentiment des deux parties — ce qui est loin d'être acquis du côté syndical. Il appartiendrait alors à un tiers de définir le contenu des clauses qui n'ont pas encore été réglées entre les parties.
Les négociations ne sont pas rompues avec le syndicat des employés d'entretien non plus. Les parties étaient d'ailleurs en négociation vendredi.
Mme Léonard s'est dite consciente du fait que la grève affectera des événements majeurs, comme le Salon du livre. Elle a cependant rappelé que le critère soupesé par le Tribunal administratif du travail pour juger de la suffisance des services essentiels est celui de la santé et de la sécurité publique.
Une deuxième grève viendra compliquer les choses samedi, alors que, cette fois, ce seront les 4500 chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro qui débraieront durant une journée, et ce, sans fournir de services essentiels autres que le transport adapté et des services d'urgence, au besoin. Il n'y aura donc ni autobus ni métro samedi.
Mme Léonard demande aux usagers de la STM de faire preuve de respect et de calme envers les employés.
Pour ce qui est des heures de services essentiels durant la grève des employés d'entretien, selon la décision rendue mercredi par le Tribunal administratif du travail, le service d’autobus sera en fonction de 6h15 à 9h15 pour la pointe du matin, de 15h à 18h pour la pointe de fin d'après-midi et de 23h15 à 1h15 pour la pointe de la soirée.
À VOIR AUSSI | «On est nombreux à être en colère»: la grève à la STM ne sera pas sans impact pour les usagers
Pour le service de métro, les plages de services essentiels sont de 6h30 à 9h40, de 14h45 à 17h50 ainsi que de 23h à 1h.
La grève des employés d'entretien prendra fin le 28 novembre à 22h.
Le syndicat de la Fédération des employé(e) des services publics, affiliée à la CSN, en sera à sa troisième grève. Il avait débrayé une première fois durant neuf jours, du 9 au 17 juin, puis une deuxième fois durant 14 jours, du 21 septembre au 5 octobre.
La sous-traitance et les salaires sont les principaux points en litige dans le cas des employés d'entretien.
Ceux-ci veulent garder leurs emplois et le service de transport en commun public, alors que la STM, prise dans une situation financière «sans précédent», affirme avoir besoin de plus de flexibilité, en plus de devoir réduire ses coûts.
Si la directrice générale de la STM Marie-Claude Léonard a tenu à souligner le travail accompli par ses employés vendredi matin, elle a tout de même mentionné que selon elle, leurs conditions de travail étaient «déjà compétitives».
Le syndicat plaide que le recours à la sous-traitance n'est qu'une économie à court terme et que les entreprises sous-traitantes finissent par hausser leurs honoraires ou prix.
Pour ce qui est des chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro, les augmentations salariales sont aussi en litige, ainsi que les horaires de travail et ce que le syndicat appelle le temps de travail non rémunéré.
La STM a déjà annoncé l'abolition de 300 postes pour réduire ses coûts, bien qu'il s'agisse dans bien des cas de réduction par attrition, de postes qui n'étaient déjà pas comblés ou de travailleurs qui seront relocalisés.
À quelques heures de cette nouvelle grève, la STM a annoncé avoir pris la décision d’«immobiliser» temporairement 181 de ses autobus de façon préventive. Cela représente 82% de sa flotte.
C'est la détection d'une défaillance du système de refroidissement du moteur de certains véhicules qui a forcé cette précaution. La STM explique que le système de refroidissement sert à «dissiper l'excès de chaleur et à maintenir le moteur à la température optimale».
On affirme que le fabricant Nova Bus, qui est responsable de la fourniture des pièces de rechange, collabore «étroitement» avec la société de transport pour remédier à ce problème.
«La sécurité de notre clientèle et de nos employés est au coeur de nos décisions. Nous mettons tout en oeuvre pour limiter les impacts sur le service et obtenir des pièces de rechanges pour effectuer les réparations au cours des prochains jours», a affirmé la directrice exécutive, Planification, livraison du service et expérience client de la STM, Nathalie Clément.
La STM prévient que la situation pourrait provoquer de «l'entassement additionnel et l'annulation de départs sur certaines lignes».