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SAAQ: Rodriguez réclame une tutelle par un organisme indépendant du gouvernement

L'opposition juge que le premier ministre ne pourra que sortir perdant de son témoignage devant la commission.

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Le PLQ veut que la SAAQ soit placée sous tutelle par un organisme indépendant Le chef libéral Pablo Rodriguez a réclamé mardi une tutelle exercée par une firme indépendante sur la SAAQ.

Le chef libéral Pablo Rodriguez a réclamé mardi une tutelle exercée par une firme indépendante sur la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), contredisant ainsi son porte-parole aux Transports, Monsef Derraji.

Le chef du PLQ estime que le gouvernement caquiste est mal placé pour exercer une tutelle, puisqu'il est lui-même incapable de gérer les fonds publics.

M. Rodriguez effectuait mardi matin sa première mêlée de presse au parlement depuis son élection au poste de chef du parti en juin, alors que le premier ministre François Legault au même moment allait amorcer son témoignage à la commission Gallant, chargée de faire la lumière sur le scandale des dépassements de coût du projet SAAQclic. 

Le nouveau chef libéral s'est trouvé à contredire la position de son porte-parole aux transports, Monsef Derraji, à ses côtés, qui exigeait jusqu'à récemment que le gouvernement mette en tutelle la SAAQ.

«Moi, je vous donne la position du chef», a tranché M. Rodriguez. 

«On voudrait donner au gouvernement qui a été extrêmement incompétent la tutelle d'une société qui a très mal géré les choses, qui a camouflé des choses? Est-ce que que je fais confiance à un? Non! Est-ce que je fais confiance à l'autre? Non.»  

Quant à savoir à qui alors on pourrait confier la tutelle, M. Rodriguez a répondu: «on verra alors, le mécanisme extérieur», sans donner plus de détails.   

«Pas par le gouvernement, parce que ça serait aussi pire. Alors, s'il y a une mise sous tutelle, je pense que oui, honnêtement, pas par le gouvernement, mais par une entité externe.»
-Pablo Rodriguez, chef du PLQ

Le PLQ a par la suite fait savoir que des discussions avaient déjà lieu au sein de l'aile parlementaire sur la tutelle qui devrait être mise en place et les mécanismes qui existaient.

La commission d'enquête présidée par le juge Denis Gallant examine maintenant depuis plusieurs semaines le fiasco SAAQclic, le virage numérique dans lequel la société d'État est empêtrée depuis plusieurs années.

L'opposition juge que le premier ministre ne pourra que sortir perdant de son témoignage devant la commission.

Soit que ses ministres lui ont menti, ce qui veut dire qu'ils ne peuvent plus siéger au Conseil des ministres, ou soit que François Legault le savait et qu'il a volontairement décidé de «cacher la vérité aux Québécois», a énoncé M. Rodriguez, qui doute de la bonne foi du premier ministre.

«J'ai géré des ministères importants avec des milliards de dollars, je n'aurais jamais eu ou accepté un dépassement de coût de cette ampleur-là», a plaidé le chef du PLQ, qui a rappelé ainsi son passé de ministre fédéral au cabinet de Justin Trudeau. 

Appelé à comparer l'ampleur du scandale SAAQclic avec ceux qui avaient éclaboussé le gouvernement Trudeau, le système de paie Phenix, le système ArriveCAN, M. Rodriguez est resté évasif

Mardi matin, à sa comparution, François Legault a assuré que personne ne lui avait parlé de dépassements de coûts avant février 2025, soit au dépôt du rapport de la vérificatrice générale.

«Ce n'est pas normal que j'apprenne aussi tard qu'en février 2025 les dépassements en coûts de 500 millions $», a-t-il déclaré. 

«Ça n'a jamais été clair qu'il y avait un dépassement de 500 millions $», a-t-il ajouté. «Ce n'est pas normal que ce soit la vérificatrice générale qui nous informe du dépassement de 500 millions $. Il y a quelqu'un qui aurait dû le voir avant le dépassement de 500 millions $.»

Il avait seulement entendu parler des «problèmes d'implantation».

Du côté du Parti québécois, le chef Paul St-Pierre Plamondon a accusé le premier ministre Legault de son ignorance sur les coûts de la plateformue. «Tout le monde savait que les coûts de Saaqclic étaient hors de contrôle, sauf le PM. Ça n’a aucun sens et personne n’est dupe», a-t-il réagi sur X mardi.