Le premier ministre François Legault a lancé une nouvelle session parlementaire mardi après-midi, deux semaines plus tard que prévu.
Il a prononcé un discours d'ouverture solennel dans le Salon rouge de l'Assemblée nationale, dans une ultime tentative de relancer son gouvernement à un an des élections.
Les travaux de l'Assemblée devaient normalement reprendre le 16 septembre, mais le premier ministre a décidé de remanier son cabinet et décaler la rentrée. Les élus québécois siégeront donc neuf semaines cet automne, au lieu de 11.
M. Legault a détaillé lors de son discours ses quatre nouvelles priorités: l'identité, la sécurité, l'économie et l'efficacité. Il compte notamment présenter un projet de loi instaurant une Constitution québécoise, puis un autre pour renforcer la laïcité.
Samedi dernier, le ministre de la Laïcité, Jean-François Roberge, a laissé entendre qu'il pourrait même inclure dans le projet de loi une disposition visant à interdire en tout temps de se masquer le visage dans l'espace public.
Au chapitre de la sécurité publique, les caquistes promettent d'amender la loi P-38, soit la Loi sur la protection des personnes dont l'état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui, adoptée il y a 25 ans.
«S'il y a un sentiment d'insécurité dans les rues, c'est entre autres à cause de problèmes de drogues dures et de santé mentale. On doit se donner les moyens de soigner les personnes qui sont dangereuses», a déclaré le premier ministre.
En plus de vouloir dégraisser l'État (des «cibles ambitieuses» seront connues d'ici quelques semaines), M. Legault a réitéré mardi son intention de présenter une «nouvelle vision économique» pour le Québec, qui misera sur le secteur de la défense.
Il s'inspirera du premier ministre du Canada, Mark Carney, et déposera un projet de loi pour accélérer le déploiement de projets économiques et énergétiques qui sont stratégiques pour le Québec.
«On a de beaux projets au Québec et on va s'assurer qu'ils se réalisent. On va raccourcir les délais, alléger les processus, tout en gardant nos standards élevés. Et on va le faire en partenariat avec les Premières Nations et les Inuit.»
François Legault ouvre également la porte à une réduction du fardeau fiscal des Québécois.
«On est bien conscient que l'inflation a frappé fort, dit-il. Les logements, l'épicerie, coûtent beaucoup plus cher qu'avant. Des Québécois ont de la misère à arriver à la fin du mois. On doit en faire plus pour les aider. On va en faire plus pour les aider.»
Par ailleurs, la session parlementaire sera marquée par le bras de fer avec les médecins; le gouvernement Legault tient à lier une partie de leur rémunération à des indicateurs de performance.
Autre affrontement en vue: le ministre du Travail, Jean Boulet, déposera un projet de loi pour revoir la gouvernance des syndicats, qui doivent faire preuve de plus de transparence, selon lui.
Selon l'agrégateur de sondages Qc125, si des élections générales avaient lieu aujourd'hui, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault serait pratiquement rayée de la carte.
C'est le Parti québécois qui caracole en tête des sondages, suivi du Parti libéral du Québec, de la CAQ et du Parti conservateur du Québec. Québec solidaire fermerait la marche.

