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Québec augmente la teneur en éthanol dans l’essence dès cette semaine

Les automobilistes devaient s'attendre à une hausse des prix à long terme.

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L'essence est passée à 1.69$ le litre à Québec mercredi (Banque d'images)

Les automobilistes pourraient constater des changements à la pompe cette semaine, car la province a commencé à augmenter progressivement la teneur en éthanol de l'essence.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la réglementation québécoise sur les carburants propres, qui oblige les compagnies pétrolières à garantir que l'essence ordinaire contienne au moins 12% d'éthanol d'ici la fin de 2026.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Ce pourcentage passera à 14% en 2028 et atteindra 15% d'ici 2030.

Le gouvernement provincial a déclaré que cette mesure visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais certains experts du secteur soulignent que son impact sur les consommateurs sera mitigé.

Dan McTeague, président de Canadians for Affordable Energy, a affirmé que les automobilistes devaient s'attendre à une hausse des prix, pas nécessairement dans l'immédiat, mais à long terme.

«Une réduction de 15% signifie que le coût sera répercuté sur vous, les consommateurs», a-t-il dit.

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Si l'impact doit être minime pour les voitures récentes, M. McTeague a toutefois précisé que certains propriétaires de véhicules, en particulier ceux qui possèdent des voitures anciennes, pourraient remarquer des changements dans le fonctionnement de leur moteur au fil du temps. Et les voitures ne sont pas les seules à être concernées.

«Pour beaucoup de gens, les conséquences les plus importantes concerneront les petits appareils et équipements... tous ceux qui fonctionnent à l'essence», a expliqué M. McTeague.

Il met également en garde contre les problèmes qui pourraient survenir si du carburant riche en éthanol reste trop longtemps dans les réservoirs.

«Vous devrez vous assurer qu'à la fin de la saison, vous vidiez vos réservoirs, car cela pourrait nuire au bon fonctionnement des machines», a-t-il mentionné, soulignant la capacité de l'éthanol à retenir l'eau.

Si la plupart des provinces ont déjà ajouté 15 % d'éthanol à leurs mélanges d'essence, la capacité de production du Québec est limitée. Selon Jesse Caron, expert automobile chez CAA-Québec, cela signifie qu'une grande partie de l'éthanol devra être importée.

«Le problème est que, mis à part cette usine de Varennes, la province ne dispose pas des ressources nécessaires pour approvisionner l'ensemble du marché», a ajouté M. Caron. «Les compagnies pétrolières doivent donc s'approvisionner en éthanol dans d'autres provinces et, en grande partie, aux États-Unis.»

Cela soulève des questions quant à savoir si les avantages environnementaux sont aussi importants que le prétend la province.

«Importer cet éthanol signifie simplement que nous déplaçons nos émissions du Canada vers les États-Unis, où la majeure partie du maïs utilisé pour produire de l'éthanol est cultivé et transformé», a fait valoir M. McTeague. «C'est peut-être une victoire pour le Canada, pour ceux d'entre nous qui sont puristes et se concentrent strictement sur le CO2, mais pour le reste du monde, cela ne change rien à l'impact global.»

M. Caron a également souligné que toutes les voitures ne sont pas conçues pour fonctionner avec le même niveau d'éthanol.

«Il n'est pas aussi simple qu'il y paraît de déterminer quels modèles de voitures peuvent bien fonctionner avec ce pourcentage. Nous conseillons donc de lire le manuel du propriétaire et de respecter les instructions qui y figurent», a-t-il ajouté.