Politique

QS réclame un moratoire sur tous les projets de transformation numérique de l'État

Le virage numérique de la SAAQ, qui comprend la plateforme SAAQclic, devrait coûter au moins 1,1 milliard $.

Mis à jour

Publié

La coporte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, répond aux questions des médias lors d’une conférence de presse, le mercredi 29 novembre 2023, à l’Assemblée législative à Québec. La coporte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, répond aux questions des médias lors d’une conférence de presse, le mercredi 29 novembre 2023, à l’Assemblée législative à Québec. (Jacques Boissinot/La Presse canadienne)

Québec solidaire (QS) demande un moratoire sur tous les nouveaux projets de transformation numérique du gouvernement du Québec jusqu’à ce que la commission Gallant rende son rapport et «que ses recommandations soient mises en oeuvre».

«On dénonce l'attitude irresponsable de la CAQ qui a gaspillé l'argent des Québécois de façon désinvolte», a indiqué la co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal, en entrevue dimanche avec La Presse Canadienne.

Elle exige que ce moratoire ne soit levé qu'une fois que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) et l'Autorité des marchés publics (AMP) auront terminé leurs enquêtes respectives sur le virage numérique à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), qui a connu de nombreux ratés et d'importants dépassements de coûts.

Le virage numérique de la SAAQ, qui comprend la plateforme SAAQclic, devrait coûter au moins 1,1 milliard $, a indiqué l'hiver dernier le Vérificateur général du Québec (VGQ), soit au moins 500 millions $ de plus que le budget initial.

À VOIR ÉGALEMENT | SAAQclic: une cadre de la SAAQ tenue à l'écart concernant les coûts

Selon Québec solidaire, à l'heure actuelle, ce sont 14 projets numériques qui sont en dépassement de coûts de plus de 30 %.

Québec solidaire déplore notamment que «le projet de Réseau national intégré de radiocommunication (RENIR) coûtera plus de 1 milliard $ au lieu des 150 millions $ prévus initialement, en raison de l’embauche de consultants externes payés 1000 $ l’heure».

«On veut que l'hémorragie dans la transformation numérique arrête, a soutenu Mme Ghazal. Je suis convaincue qu'au moment où l'on se parle, il y a d'autres fiascos SAAQclic qui sont en train de se dessiner, que ce soit dans le ministère de la Santé ou dans d'autres ministères.»

Québec solidaire réclame également un moratoire sur tout nouveau dépassement de coûts, à moins qu’il soit approuvé par un vote des élus de l’Assemblée nationale.

«Si on continue à faire toujours les mêmes choses, on va finir par se retrouver avec les mêmes résultats, fiasco par-dessus fiasco, on ne peut pas se permettre de faire ça», a ajouté Mme Ghazal.

Cette demande a été appuyée par le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

« La solution aux problèmes dans les projets informatiques passe par le développement de l’expertise interne. C’est beaucoup plus économique que d’embaucher des consultants tout en offrant un bien meilleur contrôle sur l’exécution des projets», a avancé par communiqué Guillaume Bouvrette, président du SPGQ.

«Il faut absolument éviter d’autres scandales, comme SAAQclic qui mènent à un gaspillage éhonté de fonds publics», a-t-il soutenu.