Il est temps de réformer le mode de scrutin afin que chaque vote compte, croit le solidaire Alexandre Leduc. Le député d'Hochelaga-Maisonneuve a déposé mercredi, conjointement avec la députée indépendante Maïté Blanchette Vézina, le Parti conservateur du Québec et le Mouvement démocratie nouvelle, un projet de loi proposant d'instaurer un système mixte proportionnel compensatoire, «plus juste et représentatif de la volonté populaire».
Par voie de communiqué, Québec solidaire dit s'appuyer «sur un large consensus démocratique et sur le principe fondamental selon lequel chaque vote doit compter». On souhaite moderniser les institutions de la province, rapprocher les Québécois des élus et briser le cycle du cynisme politique.
«Le mode de scrutin actuel est dépassé. Il ne reflète plus la volonté du peuple et alimente le cynisme. Il est temps de le moderniser pour que chaque vote compte vraiment», a martelé M. Leduc.
QS a rappelé que le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, avait promis à réformer le mode de scrutin avant les élections de 2022; ce qui n'a pas été fait.
«François Legault a brisé cette promesse, privant les Québécoises et les Québécois d'un système électoral plus juste qui aurait mieux représenté leur voix à l'Assemblée nationale», déplore QS.
M. Leduc indique que tous les partis d'opposition s'étaient pourtant entendus en 2018 pour faire cette réforme «historique», mais que la CAQ a décidé de «trahir cet engagement».
«Pourtant, c'est une réforme importante, bonne pour la démocratie québécoise. Peu importe le parti, nous devrions tous vouloir un système qui reflète réellement la volonté du peuple», a-t-il conclu.
Duhaime craint un recul du PQ
Le Parti québécois (PQ), qui appuie pourtant cette réforme, était absent de la conférence de presse: le chef conservateur Éric Duhaime craint d'ailleurs que le PQ recule sur cet enjeu, maintenant qu'il se rapprocherait du pouvoir selon les sondages.
Un porte-parole du PQ a assuré que sa formation maintient son appui à la réforme, mais a ajouté que le parti ne voyait aucun intérêt à faire des points de presse avec QS et le Parti conservateur du Québec (PCQ).
Un mouvement transpartisan réclame depuis longtemps la réforme du mode de scrutin uninominal à un tour, hérité du régime parlementaire britannique, parce qu'il entraîne des distorsions que dénoncent les promoteurs de la réforme.
Par exemple, aux élections de 2022, la Coalition avenir Québec (CAQ) a obtenu 90 sièges sur 125, avec 41 % des voix, le Parti libéral (PLQ) 21 sièges avec 14,4 % des voix, tandis que le PQ, avec 14,6 % des votes, a obtenu seulement 3 sièges, et QS, avec 15,4 % des votes, a obtenu moins de sièges que les libéraux aussi, 11.
Le PCQ lui, avec 12,9 % des votes, soit plus de 530 000 voix, n'a obtenu aucun siège.
- Avec de l'information de La Presse canadienne

