Santé

Plus du tiers des entrepreneurs disent que leur santé mentale nuit à leur travail

«Il faut que l'entrepreneur se sente bien pour être capable d'innover, faire des changements, d'améliorer l'efficacité de son entreprise.»

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Plus du tiers des entrepreneurs canadiens affirment que leurs problèmes de santé mentale nuisent à leur travail au moins une fois chaque semaine, selon un sondage de la Banque de développement du Canada (BDC).

Que 36% des entrepreneurs vivent des difficultés par rapport à leur santé mentale chaque semaine est une bien mauvaise nouvelle pour ceux qui veulent améliorer la productivité de l’économie canadienne, estime l’économiste en chef de la BDC, Pierre Cléroux. 

«Il faut que l'entrepreneur se sente bien pour être capable d'innover, faire des changements, d'améliorer l'efficacité de son entreprise», commente-t-il. «Ça nous prend des entrepreneurs en bonne santé mentale, si je peux dire, pour être capable d’améliorer notre productivité.»

La proportion d’entrepreneurs en 2025 qui reconnaissent vivre des difficultés par rapport à leur bien-être psychologique est dans la moyenne des coups de sonde réalisés depuis 2018 par la BDC dans les dernières années, estime l’économiste.

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L’actualité a été riche en émotions fortes pour les propriétaires d’entreprise au cours des dernières années: pandémie, flambée de l’inflation, hausse des taux d’intérêt, rhétorique protectionniste du président américain Donald Trump. 

«On est passé à travers d’une crise après l'autre, constate l’économiste. Ça fait cinq ans que chaque année, il y a une situation stressante. C'est une situation difficile pour les entreprises. C'est de plus en plus difficile de gérer une entreprise.»

En 2025, la situation financière de leurs entreprises et les tensions commerciales sont les principales préoccupations des entrepreneurs. La moitié des entrepreneurs disent vivre du stress par rapport au maintien de leurs liquidités. L’incertitude économique et politique affecte 47 % des répondants. 

Un peu moins d’entrepreneurs se disent préoccupés par l’inflation, mais cette source de stress demeure élevée à 43 %, en baisse de 5 points de pourcentage.

Sur un plan personnel, la conciliation travail-famille préoccupe 46 % des entrepreneurs. 

Près du tiers des entrepreneurs, soit 35 %, ont indiqué avoir consulté un professionnel de la santé mentale. En brisant les tabous entourant la santé mentale, les gens sont plus à l’aise de consulter, souligne M. Cléroux. «Il faut en parler.»

Les Québécois sont plus susceptibles d’aller chercher de l’aide, selon le sondage. Ils sont 45 % à l’avoir fait. Les entrepreneurs canadiens de moins de 45 ans, soit 57 %, sont eux aussi plus ouverts à aller chercher de l’aide.  

Le sondage en ligne de la BDC a été effectué du 3 au 18 mars 2025 auprès de 1510 propriétaires de PME à travers le Canada.

Le Conseil de recherche et d’intelligence marketing canadien précise qu’une marge d’erreur ne peut être attribuée aux sondages en ligne, car ils ne procèdent pas à un échantillonnage aléatoire de la population.

Stéphane Rolland

Stéphane Rolland

Journaliste