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«Il y a beaucoup de problèmes à résoudre en ce qui concerne l'économie des années sabbatiques.»
Que ce soit pour voyager à travers le monde ou simplement pour souffler un peu avant de passer à l'étape suivante, les étudiants interrompent parfois leurs études pour une année sabbatique.
Dernièrement, les années sabbatiques sont davantage axées sur l'utilisation du temps pour économiser pour les frais de scolarité postsecondaires, a indiqué Michelle Dittmer, présidente et cofondatrice de l'Association canadienne de l'année sabbatique (CanGap), une organisation à but non lucratif qui fournit des ressources aux étudiants qui prennent ou envisagent une année sabbatique.
De nombreux étudiants occupent plusieurs emplois pendant leur année sabbatique pour financer leur temps libre et économiser pour l'avenir. Certains combinent travail et voyage en adhérant à des programmes tels que le programme fédéral de travail à l'étranger Expérience internationale Canada, a indiqué Mme Dittmer.
Alim Dhanji, conseiller en gestion de patrimoine établi à Vancouver chez Assante, a fait valoir qu'un plan financier pour les étudiants qui optent pour une année sabbatique n'a pas besoin d'être complexe.
Il s'agit de fixer des objectifs et d'élaborer un plan réaliste, a-t-il souligné. Si l'objectif est de s'inscrire à un programme postsecondaire l'année suivante, par exemple, ce temps peut être utilisé pour mettre de côté le bon montant d'argent.
M. Dhanji a ajouté qu'il fait remarquer aux étudiants que les budgets diffèrent selon qu'ils travaillent ou qu'ils voyagent. Si l'étudiant prévoit voyager, il doit tenir compte des coûts supplémentaires et de la probabilité de devoir retarder ses objectifs d'épargne ou de devoir retarder son retour aux études.
Pour ceux qui choisissent de travailler, épargner avant les études pourrait réduire la dépendance aux prêts étudiants, a-t-il indiqué.
Lorsque l'année sabbatique est bien planifiée, a affirmé M. Dhanji, «ils apprennent à établir un budget et à gérer leurs finances (...) s'ils gagnent un revenu».
«Cela peut également fournir des leçons précieuses pour plus tard dans leur vie», a-t-il ajouté.
Mme Dittmer a affirmé que les jeunes Canadiens qui l'ont consultée prévoyaient généralement de passer leur année sabbatique à postuler pour des bourses, à voyager ou à trouver un emploi à temps plein.
Une année sabbatique est parfois une décision familiale, surtout lorsqu'un étudiant ne s'acquitte pas de 100 % de ses frais de scolarité, a relevé Mme Dittmer.
Les parents peuvent également craindre que leurs enfants se sentent heureux de gagner leur propre argent et ne veuillent pas retourner à l'école, a affirmé Mme Dittmer.
Elle a suggéré aux étudiants qui prévoient de ne pas retourner à l'école de se demander: «Que pourriez-vous gagner de manière réaliste pendant cette période et quel est le compromis entre l'expérience et l'argent?»
Elle a expliqué que les étudiants ne devraient pas se concentrer uniquement sur un aspect de leur année sabbatique, comme économiser de l'argent, mais devraient également penser à évoluer et à investir en eux-mêmes, par exemple en suivant des cours et en apprenant de nouvelles choses.
Un rapport de 2022 de Statistique Canada qui a suivi les étudiants nés en 1984 jusqu'à l'obtention de leur diplôme et jusqu'au début de la trentaine a révélé qu'environ 13 % des élèves du secondaire ont pris une année sabbatique avant de commencer des études postsecondaires.
Parmi les étudiants qui ont terminé leurs études secondaires au début des années 2000 et se sont ensuite inscrits à un programme de baccalauréat, ceux ayant pris une année sabbatique ont gagné environ 12 % de moins au total entre 17 et 31 ans par rapport à leurs pairs qui n'ont pas interrompu leur parcours scolaire.
Mais les jeunes ayant pris une année sabbatique qui ont suivi des programmes plus courts ne menant à aucun grade, comme des certificats ou des diplômes de collège ou d’université, ont gagné plus que leurs pairs pendant la même période.
Bien qu'une année sabbatique puisse fournir une base solide pour l'avenir, les jeunes peuvent craindre d'être à la traîne lorsqu'ils reprendront leurs études.
«Les jeunes craignent d'être (plus âgés) que leurs pairs parce qu'ils ont pris une pause», a affirmé Mme Dittmer.
L'illusion a tendance à s'estomper lorsque les étudiants partagent le programme avec d'autres personnes beaucoup plus âgées et beaucoup plus jeunes qu'eux, a-t-elle ajouté.
«La réalité est qu'ils pourront se faire des amis et travailler aux côtés de personnes de tout âge lorsqu'ils retourneront à l'école», a fait valoir Mme Dittmer.
Un autre mythe est que les étudiants oublient comment étudier pendant leur année sabbatique, mais Mme Dittmer compare les études à la pratique du vélo.
«Si vous n’avez pas fait de vélo depuis 10 ans, lorsque vous vous y replongerez, vous serez un peu instable, mais vous vous en remettrez», a-t-elle déclaré.
Selon Mme Dittmer, une année sabbatique peut être l’occasion d’acquérir de meilleures bases financières pour certains et de renforcer la santé mentale pour d’autres, selon ce que l’étudiant recherche.
«C’est vraiment un outil que davantage de personnes devraient explorer afin d’être prêtes et de faire de meilleurs choix pour leur avenir», a déclaré Mme Dittmer.