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Combien d’années faut-il économiser pour amasser une mise de fonds en 2025?

Il y a peu d'espoir de voir l'abordabilité résidentielle s'améliorer vite, selon une étude de l'APCIQ.

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Combien d'années faut-il économiser pour amasser une mise de fonds en 2025? Combien d'années faut-il économiser pour amasser une mise de fonds en 2025?

La capacité d’acquérir une maison unifamiliale au Québec s’est dégradée au cours des dix dernières années dans la province, à tel point qu’il y a peu d’espoir de voir l’abordabilité résidentielle s’améliorer rapidement.

C’est ce qu’a constaté l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) lors d’une étude publiée jeudi, qui indique qu’un fossé se creuse également entre les régions.

Selon leur analyse, les prix des maisons unifamiliales ont doublé dans la majorité des régions depuis 2015, alors qu’un écart important existe selon son lieu de résidence.

Ainsi, à Montréal, le prix médian d’une maison unifamiliale est désormais de 790 000 $, tandis qu’il est de 240 000 $ pour la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Dans le même temps, les revenus des ménages n’ont progressé que de 15 % à 25 %, après impôts et ajustés pour l’inflation.

«La hausse des prix des maisons unifamiliales continue d’augmenter plus vite que les revenus après impôts. De plus, le marché du travail manque de tonus et de nouvelles baisses des taux hypothécaires demeurent incertaines», a souligné Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché de l’APCIQ.

Difficile d’épargner pour la mise de fonds

L’un des plus grands obstacles à l’achat d’une propriété est la mise de fonds, selon l’APCIQ.

Entrées en vigueur en 2016, les règles hypothécaires fédérales dictent qu’il est nécessaire de mettre 5 % du prix d’achat de la propriété comme mise de fonds minimale pour un prix inférieur ou égal à 500 000 $.

La mise de fonds minimale passe à 5 % de 500 000 $ et 10 % du montant restant pour un prix entre 500 000 $ et 1,5 million $.

En 2016, près de 5 % des maisons unifamiliales étaient vendues à plus de 500 000 $ au Québec. À l’heure actuelle, ce sont toutefois près de la moitié des propriétés qui se vendent au-delà de ce seuil.

De nombreux acheteurs sont donc obligés d’amasser une mise de fonds supplémentaire, un prérequis qui s’appliquait très peu au Québec il y a près de dix ans, a rappelé l’APCIQ.

Et le portrait est différent selon les régions. Si la moyenne provinciale est de 24 510 $ pour une mise de fonds minimale en 2025, elle est de 54 000 $ pour Montréal et de 12 000 $ pour Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Avec tous ces changements, plus de temps est donc nécessaire pour accumuler l’argent et espérer devenir propriétaire.

À l’exception de Montréal, deux à trois années d’épargne étaient généralement nécessaires il y a dix ans dans la province pour obtenir assez pour sa mise de fonds.

Désormais, il faut près de cinq ans d’épargne au niveau provincial pour espérer rassembler assez d’argent, et un peu plus de 11 ans à Montréal, d’après les estimations de l’APCIQ.

«Les conditions actuelles laissent peu d’espoir de voir l’abordabilité s’améliorer rapidement», a conclu M. Brant, alors que les unifamiliales restent en forte demande et que la construction de maisons neuves est jugée «anémique».