Cœur + AVC accorde une plus grande importance à la respiration artificielle dans ses nouvelles lignes directrices canadiennes sur la réanimation cardiorespiratoire (RCR) et les soins d’urgence cardiovasculaire (SUC), publiées mercredi.
L’organisme recommande notamment aux secouristes non professionnels de pratiquer la respiration artificielle — les insufflations — pendant la RCR, surtout chez les enfants et les nourrissons. Cette méthode, avec les compressions thoraciques, permettrait d’améliorer les chances de survie chez les plus jeunes victimes d’un arrêt cardiaque lié à un problème respiratoire.
«Les enfants ne sont pas de petits adultes. Leur corps fonctionne différemment et les causes de l’arrêt cardiaque ne sont pas les mêmes chez eux», affirme le Dr Farhan Bhanji, professeur de pédiatrie à l’Université McGill, qui a pris part à l’élaboration des nouvelles lignes directrices par l’intermédiaire de son travail au sein de Coeur + AVC et de l’International Liaison Committee on Resuscitation. «L’arrêt cardiaque pédiatrique, contrairement à celui chez l’adulte, résulte souvent d’un trouble respiratoire. C’est pourquoi l’administration d’oxygène par l’entremise d’insufflations est essentielle pour améliorer l’issue.»
D'ailleurs, le personnel du 9-1-1 doit maintenant indiquer d’administrer la respiration artificielle dans le cadre de la RCR chez les enfants et les nourrissons, et fournir des directives à cet effet.
Mises à jour tous les cinq ans, les lignes directrices de Cœur + AVC, fondées sur les données les plus récentes en matière de réanimation, visent à harmoniser les pratiques de premiers secours au pays et à renforcer la capacité d’intervention du public en cas d’urgence cardiaque.
Parmi les autres mises à jour, Coeur + AVC recommande de mettre en oeuvre des stratégies communautaires et de lancer des campagnes médiatiques grand public pour aider les secouristes non professionnels à mieux intervenir sur le terrain. De plus, il est conseillé que les enfants de moins de 12 ans puissent suivre une formation sur la RCR. Désormais, l’apprentissage ludique peut être utilisé pour améliorer la participation et la mémorisation des compétences.
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En plus de faciliter l'accès aux trousses naloxone pour le public, l'organisme souhaite que les secouristes non professionnels suivent une formation sur les étapes de reconnaissance et de traitement initial de l’arrêt cardiaque associé aux opioïdes.
On recommande aussi d’effectuer une évaluation de la détresse émotionnelle chez les personnes ayant survécu à un arrêt cardiaque et leurs aidants, et de leur fournir un traitement. Selon Coeur + AVC, environ le quart de ces personnes éprouvent une détresse émotionnelle.
«En plus d’adapter et d’établir les lignes directrices pour le Canada et de les intégrer dans nos programmes de formation en réanimation, nous soutenons la sensibilisation du public, favorisons l’acquisition de compétences en RCR et l’accès aux DEA, et finançons la recherche qui sauve des vies», a souligné Doug Roth, chef de la direction de Coeur + AVC.
Selon Coeur + AVC, environ 60 000 arrêts cardiaques se produisent à l’extérieur de l’hôpital chaque année au pays, ce qui veut dire qu'il y a en un toutes les neuf minutes. Ces arrêts cardiaques, dont les risques sont plus élevés chez les adultes, entraînent un décès plus de neuf fois sur dix dans la plupart des régions, mais la RCR et l’utilisation d’un défibrillateur externe automatisé (DEA) peuvent doubler les chances de survie.
En cas d'arrêt cardiaque, il faut composer le 9-1-1, demander un défibrillateur externe automatisé (DEA) et commencer tout de suite la RCR. Il est recommandé d'utiliser un DEA dès que possible.
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En septembre dernier, Cœur + AVC a lancé un nouvel outil en ligne qui détermine les facteurs de risque, puis qui dresse une liste de recommandations personnalisées.
L'outil Vérif-Risques prend en considération les facteurs de risque modifiables, comme l'alimentation, la consommation d'alcool et le tabagisme ainsi que ceux qui sont non modifiables, comme les antécédents familiaux. Les étapes de la vie des femmes, telles que la grossesse et la ménopause, sont aussi prises en compte.
Selon un sondage de l'organisme, les hommes sont davantage conscients de leurs risques que les femmes, et pourtant, les maladies du cœur et l’AVC sont la principale cause de décès prématuré chez les femmes au Canada. Des facteurs de risque propres aux femmes peuvent évoluer avec l'âge. Mais à peine quatre femmes sur dix savent hors de tout doute que le risque de maladies du cœur et d’AVC varie en fonction des différentes étapes de leur vie, selon le sondage.
Avec des informations de La Presse canadienne

