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Mark Carney et François Legault inaugurent l’antenne du REM à Deux-Montagnes

La nouvelle ligne comportera trois correspondances avec le métro de Montréal.

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Mark Carney et François Legault inaugurent l'antenne du REM à Deux-Montagnes Mark Carney et François Legault inaugurent l'antenne du REM à Deux-Montagnes

Le premier ministre fédéral Mark Carney et son homologue québécois François Legault ont participé vendredi matin au voyage inaugural de l’antenne Deux-Montagnes du Réseau express métropolitain (REM), avant une cérémonie en grande pompe dans la ville au nord de Montréal.

«C’est incroyable. Quelle belle journée!» a lancé le premier ministre Carney lorsqu’il s’est présenté à la foule, dans laquelle figuraient des dizaines d’élus des trois niveaux de gouvernement, réunis à la gare de Deux-Montagnes, dans les Laurentides.

«Ce projet est un exemple du potentiel de l’infrastructure canadienne, lorsque les partenaires fédéraux, provinciaux et municipaux travaillent ensemble vers un même objectif», a souligné le premier ministre.

«C’est le genre de projet d’intérêt national qui améliore cette belle ville», a-t-il déclaré en parlant de Montréal – «la plus belle ville du monde, il faut admettre», a-t-il ajouté.

Juste un peu plus tôt, le premier ministre Carney avait pris le train avec la mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, et François Legault, à partir du centre-ville de Montréal, pour se rendre à Deux-Montagnes, un trajet qui a duré une trentaine de minutes.

«Bravo à tous les travailleurs qui ont construit ce tronçon. On est parti tantôt de la station McGill. On a passé à travers le fameux tunnel que tout le monde veut voir. C’est vraiment impressionnant le tunnel qu’on a fait sous le mont Royal», a souligné François Legault.

Ce tunnel, de cinq kilomètres, relie l’Université McGill et l’Université de Montréal et permettra aux usagers de faire le trajet entre les deux établissements en quelques minutes.

Contrairement aux deux premiers ministres, les usagers ne pourront toutefois profiter de ce nouveau tronçon de 14 stations du REM, qui relie le centre-ville de Montréal à la Rive-Nord, qu’à partir de lundi. Le service débutera vers 5 h 30 à partir de Brossard et de Deux-Montagnes.

La nouvelle ligne comportera trois correspondances avec le métro de Montréal. Certains circuits d’autobus seront aussi revus et se rabattront sur le REM.

«À partir de lundi, des milliers de résidants verront leur quotidien transformé», a indiqué Loïc Cordelle, directeur général de Pulsar, l’interlocuteur unique des communications opérationnelles auprès de la clientèle du REM.

Celui-ci a expliqué que son fils doit effectuer un trajet de plus d’une heure pour se rendre à l’Université de Montréal à partir de Brossard. «Mais dès lundi, il pourra le faire en seulement 23 minutes, alors je m’adresse aux étudiants qui pourront dormir une heure de plus dès lundi matin.»

Actuellement, cinq stations sont en service entre Montréal et Brossard, sur la Rive-Sud.

«C’est vraiment important ce qu’on annonce aujourd’hui», a souligné la mairesse de Montréal et présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal, en expliquant que le REM était un outil de «développement économique» nécessaire pour la mobilité des travailleurs et des étudiants.

«Ça donne une accessibilité et une équité aussi dans les opportunités qu’on offre à nos populations», a indiqué Soraya Martinez Ferrada.

La mairesse, qui a été assermentée la veille, a fait savoir que la partie est de la région métropolitaine a également besoin d’un REM.

«Ça en prendrait un à l’est, jusqu’à Repentigny, on est d’accord avec ça», a lancé le premier ministre Legault.

Lors de son discours, le premier ministre Legault a énoncé une longue liste de projets au Québec qui pourraient bénéficier de l’aide du gouvernement fédéral, à l’image du REM.

«On est encore capables de faire de grands projets au Québec, a souligné M. Legault. Des fois, on trouve que c’est long, il y a toutes sortes de blocages, mais regardez aujourd’hui, on est capables.»

«Les gouvernements, le fédéral, les provinces, on a le pouvoir, mais aussi on a le devoir d’investir plus que jamais. C’est comme ça que ça doit fonctionner en économie quand ça va moins bien dans le secteur privé.»

M. Legault a aussi tenu à remercier l’ex-premier ministre du Québec Philippe Couillard, qui était en place lorsque le projet de REM avait été lancé.

Le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, s’est réjoui de ce nouvel accès vers Montréal, qui, selon lui, donne de la flexibilité à ses citoyens qui veulent utiliser le transport en commun.

«En voiture présentement, je vous dirais que ça peut prendre entre une heure trente et deux heures le matin», a-t-il indiqué en entrevue avec La Presse Canadienne vendredi matin.

«Avec (le REM), c’est trente minutes. On s’en va directement au centre-ville, donc c’est vraiment un ajout important.»

Des dizaines de milliers d’emplois

Le soir, à partir de lundi, les trains n’iront pas plus loin que la station Côte-de-Liesse, car des essais devront se poursuivre en vue de la mise en service de l’antenne allant vers Anse-à-l’Orme, dans l’ouest de l’île de Montréal, le printemps prochain.

L’ouverture de l’antenne Deux-Montagnes a été repoussée à plusieurs reprises, notamment en raison de la complexité des travaux dans le tunnel du mont Royal.

À terme, le réseau du REM doit compter 26 stations et s’étendre sur 67 km. Une liaison vers l’aéroport Montréal-Trudeau doit toujours voir le jour en 2027.

Lors de son discours, le premier ministre Carney a souligné que «le projet du REM» crée «34 000 emplois durant la construction» et qu’il y aura «1000 emplois permanents et plus de 2 milliards de dollars en salaires une fois que le réseau est pleinement opérationnel».

Le coût du REM est estimé à 9,4 milliards $, soit 2,4 milliards $ de plus que le coût initial prévu en 2018.

Une fois que l’ensemble du réseau sera en service, on estime qu’il y aura 150 000 passages par jour.