Malgré les retards du Réseau express métropolitain (REM), le patron d’ADM Aéroports de Montréal prévoit toujours que la station à l’aéroport Montréal-Trudeau sera livrée en 2027.
Son président-directeur général, Yves Beauchamp, a réitéré cet objectif lors d’une allocution, lundi, devant le Cercle canadien de Montréal.
D’ici 2027, CDPQ Infra aura eu l’occasion de trouver des solutions aux pépins techniques qu’a connus le train léger, a ajouté le dirigeant en entrevue en marge de son discours.
«C'est clair que les difficultés qu'on a depuis le début, toutes ces difficultés-là, représentent autant de solutions qu'ils (CDPQ Infra) implémentent, a-t-il indiqué en entrevue. Je pense que, lorsqu'on va être rendu à nous, il y a beaucoup de difficultés qui auront été solutionnées.»
CDPQ Infra a reporté la mise en service de la ligne vers l'Anse-à-l'Orme dans l’ouest de Montréal au printemps 2026.
Le segment devait initialement entrer en service à la fin de l'année 2024, mais l'échéance avait été reportée une première fois à l'automne 2025.
Les échéanciers du REM ont connu plus d’un report et les pannes sur l’antenne Brossard depuis la mise en service ont fait l’objet de critiques.
Ces reports n’ont aucun effet sur l’avancement des travaux de la ligne vers l’aéroport Montréal-Trudeau, a précisé M. Beauchamp en entrevue.
«Ça n’a pas d’impact parce que la ligne qui passe sous les pistes, donc le tunnel, est déjà installée», a-t-il assuré.
«On est en train d'installer les rails à l'intérieur de la station, a-t-il enchaîné. Et nous, nos plans, c'est de livrer la station en 2027. Et (CDPQ Infra), à ce moment-là, va devoir faire des essais pour être en mesure de livrer la station.»
Des chantiers sources d’irritants
L’arrivée du REM devrait alléger un peu la pression sur les installations de l’aéroport. M. Beauchamp s’attend à ce que le quart des passagers passent par le train léger. «Ça va vraiment améliorer le service, a dit M. Beauchamp. Ça, c’est clair.»
D’ici là, les passagers devront s’armer de patience. ADM mène de nombreux chantiers qui perturbent la fluidité des déplacements vers l’aéroport Montréal-Trudeau, situé à Dorval dans l’ouest de l’île de Montréal. L’organisme sans but lucratif prévoit investir près de 10 milliards $ dans ses installations au cours des 10 prochaines années.
M. Beauchamp a reconnu que la situation n’était pas facile pour les passagers, lors de sa présentation.
«Se déplacer vers YUL (l’aéroport Montréal-Trudeau) d'ici 2027-2028 exigera de la patience, de la concentration et de l’observation», a-t-il dit lors de son discours, ce qui a fait rire l’auditoire présent dans la salle.
Il a également annoncé la fermeture du stationnement étagé et du stationnement P5, situés en façade de l’aérogare, à partir du 15 octobre. L’audience a semblé retenir son souffle au moment de cette annonce.
Le stationnement étagé, qui avait atteint sa fin de vie utile, sera démoli, ce qui fait perdre «près de 5000 places de proximité». «De nouveaux stationnements de surface vont compenser en bonne partie les places perdues», a assuré le dirigeant.
M. Beauchamp veut encourager les passagers à utiliser davantage les stationnements plus éloignés et le service de navette. «Cet été, on était entre 150 parfois 200 usagers par jour, alors que la capacité est 700 à l'heure, a-t-il souligné. Donc on comprend que c'est un secret bien gardé.»
En entrevue, le dirigeant a évoqué d’autres solutions pour améliorer la fluidité d’accès à Montréal-Trudeau.
ADM regarde différentes mesures déployées dans les aéroports internationaux pour désengorger leurs installations.
«Dans d'autres aéroports dans le monde, il y a des endroits où le terminal est seulement accessible au service professionnel, a-t-il donné en exemple. Dans certains aéroports, comme Heathrow (à Londres), par exemple, il y a un tarif quand on vient sur le débarcadère principal.
«Est-ce que ce sont des choses qu'on va vouloir mettre en place? Ça fait partie de nos options, dont il faut évaluer les conséquences», ajoute-t-il.
