Les travailleurs syndiqués de Postes Canada commencent lundi à voter sur les dernières offres contractuelles de la société d'État.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) les exhorte à rejeter cette proposition.
Postes Canada se trouve dans une impasse avec le syndicat qui représente environ 55 000 travailleurs des services postaux après plus d'un an et demi de négociations.
Ce vote survient après que la ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hajdu, a demandé au Conseil canadien des relations industrielles d'intervenir et de soumettre les dernières offres de la société d'État à un vote.
Le vote sera ouvert jusqu'au 1er août.
Les offres comprennent des augmentations salariales d'environ 13 % sur quatre ans, mais ajoutent également des travailleurs à temps partiel que Postes Canada considère comme nécessaires au maintien du service postal.
Les pertes d'exploitation de la société d'État se sont élevées à 10 millions $ par jour en juin, selon Jon Hamilton, porte-parole de Postes Canada.
«Nous espérons que nos employés verront dans ces offres une certitude pour l'avenir et qu'ils voteront oui pour en faire leurs nouvelles conventions collectives», a-t-il dit dans une déclaration.
«Si le vote est positif, les offres deviendront de nouvelles conventions collectives en vigueur jusqu'au 31 janvier 2028. Sinon, Postes Canada ne spéculera pas, se contentant d'affirmer que l'incertitude persistera.»
La présidente nationale du syndicat, Jan Simpson, a affirmé qu'un vote négatif massif, non seulement rejetterait l'offre, mais protégerait également l'intégrité du processus de négociation.
Une grève postale pourrait pousser 63 % des entreprises à abandonner définitivement Postes Canada, selon un sondage publié lundi par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
«S'il y avait une nouvelle grève, 25% des PME disent que ce serait la goutte qui ferait déborder le vase et que ce serait très probable qu'elles tournent le dos à Postes Canada. Tandis que 38% disent que c'est assez probable qu'elles envisagent sérieusement de passer à d'autres fournisseurs de services», a détaillé le vice-président des Affaires nationales à la FCEI, Jasmin Guénette.
L'enquête indique qu'environ 13 % des petites et moyennes entreprises (PME) ont déjà cessé de faire appel à Postes Canada après la grève de 2024.
M. Guénette mentionne que Postes Canada n'est plus la seule dans le marché des services de livraison.
«Il y a beaucoup de compétition dans l'envoi des colis», a-t-il dit en entrevue.
«Si les PME perçoivent que Postes Canada est moins fiable que d'autres parce qu'il y a des possibilités d'arrêt de travail qui pourraient avoir des impacts financiers quand même assez importants (...), bien, ça encourage au fond les entreprises à travailler avec d'autres services de colis», a ajouté M. Guénette.
La fédération estime que la grève de l'an dernier a coûté aux PME entre 75 et 100 millions $ par jour.
L'enquête indique aussi que 71 % des entreprises ont réagi aux perturbations en encourageant leurs clients à utiliser les options numériques, que 45 % ont fait appel à des services de messagerie privés et que 27 % ont retardé le courrier et les colis.
