Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) exhorte ses membres à rejeter la dernière offre de Postes Canada, affirmant qu'un vote imposé par le gouvernement sur les «dernières et meilleures offres» de la société d'État crée un «dangereux précédent».
Un vote «non» massif permettrait non seulement de rejeter l'offre, mais aussi de protéger l'intégrité du processus de négociation, a écrit la présidente nationale du syndicat, Jan Simpson, dans une lettre adressée jeudi à ses membres.
«Si nous votons oui, nous lui donnons le feu vert pour appliquer immédiatement le rouleau compresseur», a-t-elle soutenu.
«Si nous votons oui, nous lui signifions qu’il est acceptable de faire fi de la négociation collective libre et équitable, de rejeter le processus et la structure démocratiques du Syndicat et d’envoyer au gouvernement le message selon lequel bafouer les droits des travailleurs et travailleuses ne pose aucun problème», a-t-elle ajouté.
La ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hajdu, a demandé le mois dernier au Conseil canadien des relations industrielles d'intervenir et de soumettre la dernière offre de la société d'État au vote, qui doit commencer la semaine prochaine.
Postes Canada se trouve dans une impasse avec le syndicat qui représente environ 55 000 travailleurs des postes après plus d'un an et demi de négociations.
«En réalité, le vote ne porte que sur une seule chose: il s’agit des meilleures offres finales que nous avons présentées pour les deux unités de négociation, rurales et urbaines», a déclaré Jon Hamilton, vice-président des communications et de la mobilisation des parties prenantes de Postes Canada.
«Il ne s’agit pas de futures rondes de négociations. Il s’agit d’exercer un droit, après avoir épuisé pratiquement toutes les options possibles, de tenter de parvenir à une entente négociée», a-t-il souligné.
L'offre prévoit des augmentations salariales de plus de 13 %, mais aussi l'embauche de travailleurs à temps partiel que Postes Canada estime nécessaires au maintien du service postal.
«C’est la meilleure et dernière offre, car c’est le maximum que nous pouvons faire en tant qu’entreprise, a affirmé M. Hamilton à propos de l’offre. Notre situation financière est bien connue. Elle est désastreuse.»
Postes Canada a déclaré avoir perdu environ 10 millions $ par jour en juin, soit plus du double des pertes quotidiennes moyennes enregistrées au même mois un an plus tôt. L'entreprise a indiqué que les clients évitent ce service et optent pour d'autres transporteurs en raison de l'incertitude.
Selon M. Hamilton, la société d'État doit apporter des changements pour assurer la livraison sept jours sur sept et concurrencer les autres transporteurs, notamment en recrutant des employés à temps partiel.
«Nous conserverions un taux d'emploi à temps plein très élevé, ce qui est important pour le syndicat et pour nous», a-t-il précisé.
