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Les travailleurs de Postes Canada rejettent la dernière offre de la société d'État

Postes Canada se dit déçue des résultats.

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bae0190fd3cb8da0076cf4308d16a6901102292d0b47f40c09f80f9c8cbd6f29.jpg Un employé de Postes Canada s'apprête à vérifier une boîte aux lettres lors de la livraison du courrier, à White Rock, en Colombie-Britannique, le lundi 28 juillet 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Darryl Dyck (Darryl Dyck | La Presse canadienne)

Les travailleurs syndiqués de Postes Canada ont voté en faveur du rejet de la dernière offre contractuelle de la société d'État. 

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a confirmé vendredi que 68,5 % des facteurs urbains et 69,4 % de leurs collègues en régions rurales ayant voté et suburbaines ayant voté étaient contre l'entente.

L'offre comprenait des augmentations de salaire d'environ 13 % sur quatre ans, mais aussi l'ajout de travailleurs à temps partiel qui, selon Postes Canada, sont nécessaires pour maintenir le service postal à flot.

Le STTP avait exhorté les quelque 55 000 travailleurs qu'il représente à rejeter la proposition.

«Il est temps que Postes Canada revienne à la table de négociation et commence à négocier sérieusement.», a déclaré le syndicat dans un communiqué.

«Maintenant que les votes sont derrière nous, Postes Canada doit reconnaître que la seule façon d’aller de l’avant consiste à négocier des conventions collectives que les travailleuses et travailleurs des postes voudront ratifier parce qu’elles répondent à leurs besoins.»

Postes Canada avait indiqué que l'offre reflétait la réalité actuelle de l'entreprise, tout en protégeant les articles importants pour les employés et en tenant compte des «changements nécessaires pour commencer à rétablir le secteur d’activité Colis de l’entreprise».

La société d'État avait précédemment déclaré que ses pertes d'exploitation s'élevaient à 10 millions $ par jour en juin.

«Nous sommes déçus de ces résultats, mais nous tenons à remercier les employées et employés pour leur participation au processus», a indiqué la société d'État, ajoutant qu'elle réfléchissait aux prochaines étapes.

Le vote, qui a débuté le 21 juillet, a été administré par le Conseil canadien des relations industrielles.

Le Conseil est intervenu après l'intervention de la ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hajdu, dans le conflit de travail.

Mme Hajdu a affirmé vendredi qu'après 18 mois de négociations, «il était important que la voix des travailleurs soit entendue».

«Les médiateurs fédéraux soutiennent les parties depuis août 2024 et resteront disponibles pour les aider jusqu'à ce qu'elles parviennent à une entente», a-t-elle ajouté dans une déclaration.

Le gouvernement suit la situation de près et s'attend à ce que les parties parviennent à une résolution dans les plus brefs délais.

Postes Canada et le syndicat sont en conflit depuis plus d'un an et demi.

Pendant les fêtes de fin d'année, les travailleurs des postes avaient déclenché une grève, laissant le courrier et les colis non livrés et de nombreux bureaux de poste fermés.

Ils avaient repris le travail la semaine précédant Noël, lorsque le ministre du Travail de l'époque avait mis en place un processus avec le Conseil canadien des relations industrielles pour évaluer la probabilité que Postes Canada et le syndicat parviennent à une entente d'ici la fin de 2024.

Le Conseil, dirigé par le commissaire William Kaplan, a finalement conclu que Postes Canada était essentiellement en faillite.

Déposé en mai, le rapport final du Conseil indiquait que M. Kaplan recommandait la fin de la livraison quotidienne du courrier à domicile et l'expansion des boîtes postales communautaires, entre autres mesures visant à maintenir le service postal en activité.

Il avait également approuvé le modèle de Postes Canada visant à ajouter des facteurs à temps partiel — un point de friction dans les négociations — et a largement imputé l'impasse des négociations au STTP, qui défendait le statu quo.

Dan Kelly, président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, a qualifié les résultats de vendredi d'«extrêmement décevants».

«Cela ne fait qu'ajouter une couche d'incertitude à un moment où les PME ont déjà du mal à planifier, a écrit M. Kelly dans un communiqué. Si une autre grève est déclenchée, deux entreprises sur trois pourraient abandonner définitivement les services de Postes Canada. Nous ne pouvons pas continuer ainsi.»

M. Kelly a demandé au gouvernement fédéral de prolonger «la convention collective actuelle pour l'avenir prévisible» afin d'éviter une nouvelle grève.