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Les négociations avec les États-Unis dans une «phase intense», dit Mark Carney

M. Carney a évité de commenter lundi ces propos de M. Trump.

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Les négociations avec les États-Unis dans une «phase intense», dit Mark Carney Les négociations avec les États-Unis dans une «phase intense», dit Mark Carney

Les négociations avec les États-Unis sont dans une «phase intense», a dit lundi le premier ministre Mark Carney, quelques jours après que le président américain Donald Trump eut soutenu que son administration ne focalise pas ses énergies à s'entendre avec le Canada.

M. Carney a évité de commenter lundi ces propos de M. Trump.  «C'est une négociation. (Il faut) prendre ce qui est dit en public comme faisant partie de ce contexte», s'est-il contenté de répondre lorsque questionné sur le sujet au cours d'un point de presse à l'Île-du-Prince-Édouard.

À l'approche de la date butoir du 1er août imposée par le président américain pour l'entrée en vigueur de droits de douane additionnels, il a soutenu que le Canada était investi dans les pourparlers commerciaux

Il a, de nouveau, laissé entendre qu'Ottawa ne s'empressera pas de signer n'importe quelle entente avant cette échéance alors qu'il reconnaissait l'incertitude à laquelle font face des entrepreneurs et des industries.

«Ils veulent le bon type de résolution. Ils veulent une entente qui a du sens pour le Canada, pour les entreprises ainsi que les travailleurs canadiens, et les négociations sont dans une phase intense, a-t-il dit. C'est une négociation complexe.»

Le président américain avait pour sa part dit vendredi que les discussions avec Ottawa n'étaient pas une priorité. «Nous n'avons pas d'entente avec le Canada, nous ne nous sommes pas concentrés là-dessus.»

Le locataire de la Maison-Blanche s'est montré insatisfait des discussions, soutenant que son administration n'a pas eu «beaucoup de chance avec le Canada» et qu'il se pourrait très bien qu'aucune solution négociée ne puisse être trouvée.

M. Carney a minimisé lundi l'insatisfaction exprimée par M. Trump. «C'est une négociation. On dit de temps en temps ''Je ne suis pas satisfait. Les Canadiens sont difficiles''. Oui, bien sûr, nous sommes difficiles parce qu'on se bat pour le Canada.» 

Le ministre responsable du commerce entre le Canada et les États-Unis, Dominic LeBlanc, doit retourner cette semaine à Washington pour d'autres rencontres dans le cadre des négociations. Son équipe n'a pas été en mesure de donner plus de détails, lundi, sur l'agenda du ministre.

Les droits sur l'acier et l'aluminium, qui s'élèvent à 50 %, sont un élément important des négociations pour le Canada puisqu'il est un important fournisseur de ces métaux auprès des Américains. Or, selon M. Trump, il y a très peu de marge de manœuvre pour revoir à la baisse la surtaxe visant ce type d'importations canadiennes.

Depuis plusieurs jours, tant Ottawa que Washington semblent vouloir faire baisser les attentes qu'une entente commerciale soit trouvée d'ici au 1er août.

Un accord ne signifiera pas nécessairement la fin des droits de douane américains, a réitéré lundi M. Carney, affirmant qu'en effet, c'est «peu probable».

«Mais il y a la question du niveau (et) de la taille des tarifs et il y a d’autres aspects, y compris la sécurité du Canada», a-t-il ajouté.

M. Trump a envoyé une lettre au premier ministre menaçant d'imposer des droits de douane de 35 % sur les produits canadiens importés aux États-Unis si un accord commercial n'est pas conclu d'ici au 1er août.

La Maison-Blanche a précisé plus tard que ces droits de douane ne s'appliqueraient qu'aux produits qui ne sont pas conformes à l'accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Cette exemption, si elle se concrétise, est vaste.

Le Canada est déjà affecté par les droits de douane imposés par M. Trump sur l'acier, l'aluminium et les automobiles, et sera touché par des droits de douane sur le cuivre qui devraient aussi s'ajouter.

Marika Simard

Marika Simard

Journaliste multiplateforme