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Les États-Unis sont-ils des alliés ou des ennemis? Les Canadiens sont partagés

La proportion de Canadiens voyant les États-Unis comme un allié a diminué ...

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c6fe51dabf210e44d32fb85ed4caed216ca047e188f5f3ba435029c23e4182bc.jpg Le président Donald Trump s'adresse aux journalistes sous la pluie après son arrivée à bord d'Air Force One à la base interarmées Andrews, dans le Maryland, le vendredi 30 mai 2025. (Julia Demaree Nikhinson | AP Photo)

Confrontés à une guerre commerciale dont ils n'ont pas été les initiateurs, les Canadiens sont partagés sur la question de savoir s'ils considèrent les États-Unis comme un «ennemi» ou un «allié», selon un nouveau sondage.

Le sondage Léger, réalisé en ligne et qui ne peut se voir attribuer de marge d'erreur, a été mené auprès de plus de 1500 personnes entre le 30 mai et le 1er juin.

Près du tiers des répondants ont dit considérer les États-Unis comme un «pays neutre», tandis que 27 % les décrivent comme un «allié» et 26 % comme un «pays ennemi».

Un peu plus du tiers des hommes disent considérer les États-Unis comme un allié, contre une femme sur cinq. Près de 30 % des femmes décrivent les États-Unis comme un ennemi, contre 22 % des hommes.

Les Canadiens plus âgés, ceux d'au moins 55 ans, étaient plus susceptibles de considérer les États-Unis comme un ennemi que les Canadiens plus jeunes. À l'échelle régionale, les Albertains étaient les plus enclins à considérer les États-Unis comme un allié, tandis que les Ontariens et les Britanno-Colombiens étaient les plus susceptibles de les voir comme un ennemi.

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Le président américain Donald Trump a signé mardi un décret visant à doubler les droits de douane sur l'acier et l'aluminium à 50 %. Il a affirmé que cette mesure protégerait la sécurité nationale et les industries nationales du pays. Le premier ministre Mark Carney a déclaré que son gouvernement devra prendre «un certain temps» pour élaborer une réponse à l'augmentation des tarifs américains.

Le nombre de Canadiens déclarant considérer les États-Unis comme un pays ennemi a diminué de six points depuis la mi-mars. À cette époque, 32 % des répondants au sondage Léger ont dit  considérer le pays comme un ennemi.

La proportion de Canadiens voyant les États-Unis comme un allié a également diminué de deux points de pourcentage depuis mars, passant de 29 à 27 %, tandis que le nombre de Canadiens les considérant comme un pays neutre a augmenté de six points de pourcentage, passant de 24 à 30 %.

Un apaisement des tensions

Andrew Enns, vice-président exécutif de Léger pour le centre du Canada, a déclaré que, de manière générale, les tendances n'ont pas beaucoup changé depuis que l'organisation a posé la question en février, alors que 27 % des répondants ont affirmé considérer les États-Unis comme un ennemi et 30 % comme un allié. 

Selon M. Enns, la baisse du nombre de personnes considérant les États-Unis comme un ennemi reflète probablement le sentiment général concernant les droits de douane.

«C'est manifestement toujours présent et, vous savez, nous sommes clairement confrontés à une hausse des droits de douane sur l'acier, mais les commentaires de la Maison-Blanche et de l'administration Trump semblent s'être un peu dissipés, ce qui contribue probablement à apaiser les tensions», a-t-il déclaré.

Andrew Enns a ajouté que le Canada a également un nouveau premier ministre dont le mandat pourrait «détendre la situation».

«Je pense que cela permet de maintenir la situation à un niveau plus modéré, et je pense que cela reflète le sentiment que les gens se sentent peut-être un peu moins menacés par les États-Unis», a-t-il avancé.

M. Enns a affirmé que les dirigeants politiques et du monde des affaires ont également envoyé un message constant: les États-Unis demeurent un partenaire commercial important. Il a ajouté que cela pourrait encourager les Canadiens à croire qu'il existe un moyen de «résoudre les problèmes».

L'organisme professionnel du secteur des sondages, le Conseil canadien de recherche et d'intelligence marketing, indique qu'une marge d'erreur ne peut être attribuée aux sondages en ligne, car ils ne sont pas échantillonnés de manière aléatoire

Catherine Morrison

Catherine Morrison

Journaliste