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Les États-Unis font pression pour faire adopter une résolution de l'ONU sur Gaza

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6965ee901b1eabb09a79e52923cb8d04aa21b38abf61e1695e0b12fe8f68a61a.jpg Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza, le vendredi 14 novembre 2025. (Jehad Alshrafi | Associated Press)

Les États-Unis ont intensifié vendredi leurs appels à un consensus onusien sur leur plan pour Gaza, tandis que la Russie diffusait une proposition concurrente supprimant toute référence à une autorité de transition censée être dirigée par le président Donald Trump et demandant aux Nations Unies de définir des options pour une force internationale de stabilisation.

Les États-Unis et huit pays ayant contribué à l'instauration d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas après plus de deux ans de guerre à Gaza ont exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU, composé de 15 membres, à adopter rapidement le dernier projet de résolution américain. Seul le Pakistan, parmi ces huit pays, siège au Conseil.

Cette déclaration commune avec le Qatar, l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie intervient après que les États-Unis ont essuyé des objections cette semaine et modifié leur proposition onusienne afin d'y inclure une formulation plus précise concernant l'autodétermination palestinienne, selon un diplomate onusien informé du dossier, qui a requis l'anonymat pour pouvoir évoquer les négociations. 

Le dernier projet de résolution américain et la proposition russe devraient tous deux être soumis au vote en début de semaine prochaine, a déclaré le diplomate. Il a ajouté que le plan américain pourrait recueillir les neuf voix nécessaires à son adoption, la Russie et la Chine s'abstenant probablement plutôt que d'utiliser leur droit de veto.

Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a déclaré que le plan de cessez-le-feu de Donald Trump «est la meilleure voie vers la paix au Moyen-Orient» et que la résolution américaine permettra de faire progresser les efforts.

 

La résolution américaine entérine le plan de cessez-le-feu en 20 points de Donald Trump, qui prévoit la création d'un Conseil de la paix, encore à établir, en tant qu'autorité de transition qu'il présiderait. Elle autoriserait également le déploiement d'une force internationale de stabilisation à Gaza, dotée d'un large mandat, incluant la surveillance des frontières, la sécurité et la démilitarisation du territoire.

Les pays arabes et d'autres pays ayant manifesté leur intérêt à participer à cette force de stabilisation ont indiqué qu'un tel mandat était nécessaire pour qu'ils puissent y contribuer en envoyant des troupes. À la suite des objections de certains membres du Conseil de sécurité de l'ONU, qui estimaient que la résolution n'envisageait pas la création d'un futur État palestinien indépendant, les États-Unis ont apporté des modifications.

Ils affirment désormais qu'après la mise en œuvre fidèle des réformes de l'Autorité palestinienne et les progrès réalisés dans le développement de Gaza, les conditions pourraient être réunies pour une voie crédible vers l'autodétermination et la création d'un État palestinien.

Le projet de résolution concurrent de la Russie, obtenu vendredi par l'Associated Press, contient des formulations plus fermes en faveur d'un État palestinien aux côtés d'Israël et souligne que la Cisjordanie et Gaza doivent être réunies en un seul État sous l'autorité de l'Autorité palestinienne.

La mission russe auprès de l'ONU a déclaré dans un communiqué avoir pris cette initiative, car le Conseil de sécurité, responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales, «doit se voir attribuer le rôle qui lui revient et les outils nécessaires pour garantir la responsabilité et le contrôle».

La Russie a ajouté que les résolutions du Conseil sont également censées réaffirmer les décisions fondamentales, «en premier lieu la solution à deux États pour le règlement du conflit israélo-palestinien». La Russie a indiqué que ces dispositions ne figuraient pas dans le projet américain et a donc diffusé son propre texte visant à «modifier la proposition américaine et à la rendre conforme» aux décisions antérieures du Conseil.

«Nous tenons à souligner que notre document ne contredit pas l’initiative américaine, a indiqué la mission russe. Au contraire, il salue les efforts inlassables des médiateurs — les États-Unis, le Qatar, l’Égypte et la Turquie — sans lesquels le cessez-le-feu tant attendu et la libération des otages et des détenus auraient été impossibles.»

La Russie a également déclaré se féliciter des dispositions du plan Trump qui ont permis le cessez-le-feu, la libération des otages et des détenus, l’échange des corps et la reprise de l’accès humanitaire et des livraisons d’aide.

Jeudi, la mission américaine auprès des Nations Unies a averti, dans un communiqué, que les «tentatives de semer la discorde» ont des «conséquences graves, concrètes et entièrement évitables pour les Palestiniens de Gaza». Elle a exhorté le Conseil à s’unir et à adopter le dernier projet de résolution américain.