Alors que les craintes de suppressions de postes grandissent, le premier ministre Mark Carney affirme que toute réduction de la taille de la fonction publique fédérale «se fera naturellement par attrition».
Carney a fait ces remarques lors d'une annonce sur le logement à Ottawa dimanche, devant des journalistes.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Lorsqu'on lui a demandé s'il maintiendrait la promesse électorale du Parti libéral de plafonner et non de réduire la fonction publique afin de limiter les dépenses, Carney a répondu que le gouvernement fédéral «gérerait la situation» au fur et à mesure que «les gens quitteraient leur emploi».
«Le plafonnement concerne le niveau global et les ajustements qui se feront naturellement par attrition», a expliqué M. Carney. «Il existe une certaine tranche d'âge dans le secteur public. Les gens quittent leur emploi, que ce soit dans le secteur public ou privé, pour diverses raisons. Des opportunités attrayantes à l'extérieur, la retraite de l'autre côté. Nous gérerons donc cela.»
M. Carney a récemment décrit le prochain budget fédéral comme étant à la fois «austère» et «investisseur», ce qui a amené certains à se demander si cette «austérité» pourrait entraîner des suppressions d'emplois, alors que des milliards de dollars sont engagés dans de nouvelles dépenses pour la défense et le soutien tarifaire.
Le programme électoral libéral s'engageait également à protéger les programmes publics tels que la garde d'enfants, les soins dentaires et l'assurance-médicaments, tout en supprimant 15 milliards de dollars par an d'ici 2028 afin d'aligner les recettes sur les dépenses opérationnelles.
Dans une entrevue accordée dimanche à l'émission Question Period de CTV, le leader du gouvernement à la Chambre, Steven MacKinnon, a reconnu que le prochain budget impliquerait des «choix difficiles», mais a déclaré que le gouvernement n'entreprenait pas son examen des dépenses «dans le but de réduire les effectifs».
Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, ainsi que le président du Conseil du Trésor, Shafqat Ali, ont demandé aux ministres, au cours de l'été, de trouver jusqu'à 15% d'économies dans les dépenses opérationnelles quotidiennes au cours des trois prochaines années.
Interrogé par des journalistes au début du mois sur la possibilité de réductions dans la fonction publique, M. Champagne a déclaré qu'« il y aura des ajustements à différents endroits ».
Un rapport du directeur parlementaire du budget, publié en août, estimait que le gouvernement fédéral dépenserait 71,1 milliards de dollars pour le personnel de la fonction publique en 2024-2025, et que ce montant passerait à 76,2 milliards de dollars d'ici 2029-2030.
La taille de la fonction publique fédérale a augmenté de plus de 100 000 employés au cours des dix dernières années, passant de 257 034 en 2015 à 357 965 en 2025. Ce nombre a toutefois diminué de près de 10 000 employés depuis l'année dernière.
Dimanche, interrogé sur le déficit du prochain budget, M. Carney a admis qu'il serait «important» en raison des mesures de soutien tarifaire, des dépenses de défense et des réductions d'impôts visant à améliorer l'accessibilité financière.
«Important signifie qu'il sera plus élevé que l'année dernière», a-t-il dit.
La déclaration économique d'automne publiée en décembre prévoyait un déficit de 48,3 milliards de dollars pour 2024-2025.

