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«Les personnes qui ont été inondées deux ou trois fois ne pensent pas que ce soit une bonne idée.»
Les appartements en sous-sol devraient être interdits dans certains quartiers de Montréal afin d'éviter qu'ils ne soient inondés lors d'événements météorologiques violents, a dit une représentante de la ville aux résidents lors d'une réunion du conseil municipal lundi soir.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Des semaines après que les restes de la tempête tropicale Debby ont apporté des pluies torrentielles à Montréal le mois dernier, la responsable de l'infrastructure de l'eau de la ville a entendu des résidents frustrés dont les maisons ont été inondées lorsque les égouts ont refoulé à cause des pluies records.
Maja Vodanovic, qui siège au comité exécutif de la maire Valérie Plante, a souligné que les arrondissements pourront adopter leurs propres règlements interdisant la construction d'appartements en sous-sol.
L'arrondissement de Ville-Marie a déjà modifié sa réglementation pour empêcher la construction de nouveaux logements sous le niveau de la rue dans les zones inondables.
«Nous avons autorisé la construction d'appartements dans les sous-sols, mais les personnes qui ont été inondées deux ou trois fois ne pensent pas que ce soit une bonne idée», a déclaré Mme Vodanovic lors d'une entrevue mardi.
Selon elle, il est nécessaire d'adopter ces règlements en raison de la menace que représentent les phénomènes météorologiques violents causés par le changement climatique
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Pour les bâtiments existants qui ont des sous-sols, Mme Vodanovic a ajouté que les propriétaires devraient envisager d'utiliser des carrelages au lieu de moquettes et prendre d'autres mesures pour éviter des pertes importantes. Un programme municipal récemment élargi, RénoPlex, offre aux résidents jusqu'à 20 000 $ pour un bâtiment d'une unité (ou jusqu'à 40 000 $ pour des logements multiples) pour l'achat de pompes de puisard, de clapets de retenue et d'autres rénovations afin de mieux protéger les maisons contre les dégâts d'eau.
Selon le Bureau d'assurance du Canada (BAC), la tempête du 9 août qui a frappé Montréal a été l'événement météorologique le plus coûteux de l'histoire du Québec, pire encore que la tempête de verglas de 1998. Les inondations ont entraîné des pertes assurées de 2,5 milliards $, a indiqué le BAC dans son évaluation préliminaire la semaine dernière.
André Gagné, inspecteur professionnel et expert en construction de bâtiments, reconnaît que les sous-sols ne devraient pas être utilisés comme espaces de vie.
«Nous construisons les sous-sols de la même manière que dans les années 1960: des murs en béton, un drain français autour de la fondation, peut-être un système d'égout par gravité ou une pompe de puisard», a-t-il expliqué lors d'une entrevue accordée à CTV News le mois dernier.
Le site web de la Ville de Montréal présente une carte des zones exposées aux effets du changement climatique, notamment les îlots de chaleur et les inondations.
Lorsqu'on lui demande si la ville devrait donner la priorité à l'amélioration de son infrastructure d'égouts, Mme Vodanovic répond que ce n'est pas si simple.
«Même si nous reconstruisions tous les réseaux d'égouts de Montréal, cela coûterait environ 10 milliards $ et imaginez le nombre d'années que cela prendrait, ce ne serait toujours pas suffisant parce qu'on ne peut pas construire des égouts assez grands pour contenir toute cette eau», a-t-elle dit à CTV News.
Plus de 150 millimètres de pluie sont tombés le 9 août, pulvérisant un précédent record établi en 1996. La moyenne mensuelle des précipitations pour Montréal en août est d'environ 94 millimètres.
Lundi, le conseil municipal a également adopté une motion unanime demandant au gouvernement provincial d'apporter des changements à son programme de compensation financière pour les propriétaires touchés par les inondations liées aux conditions météorologiques.
Le premier ministre a déjà affirmé que le gouvernement pourrait étendre ce programme aux refoulements d'égouts, ce qui a été exclu. Le programme n'indemnise que les dommages causés par les inondations de surface, mais il n'a jamais été élargi.