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Les agents frontaliers enregistrent une hausse des demandes d’asile à la frontière québécoise

«Les gens prennent des risques pour entrer illégalement.»

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Un an après la fermeture de Roxham, le nombre de migrants est en hausse à la frontière Un an après la fermeture de Roxham, le nombre de migrants est en hausse à la frontière (Noovo Info)

Alors que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) se dit prête à faire face à un afflux de demandeurs d’asile après avoir enregistré une récente augmentation des demandes à un poste frontalier québécois, un défenseur des droits humains réclame une approche plus humanitaire.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Selon les données de l’ASFC, le point d’entrée de Saint-Bernard-de-Lacolle a enregistré une forte augmentation des demandes d’asile depuis le début de l’année. En date du 27 juillet, 10 724 demandes d’asile avaient été reçues. À la même période en 2024, 5077 demandes avaient été enregistrées.

Les mois qui ont connu les plus fortes augmentations en 2025 sont avril (2733) et juillet (3089). En comparaison, en 2024, ces chiffres étaient respectivement de 670 et 818.

L’année dernière, 22 337 demandes d’asile ont été enregistrées, contre 14 874 pour la même période cette année.

Les demandes d’asile au Canada sont également en baisse. L’ASFC indique avoir reçu 22 237 demandes d’asile en date du 27 juillet, ce qui représente une baisse de 46 % par rapport à l’année dernière (41 187). Ces chiffres comprennent toutes les demandes d’asile, y compris celles qui ont été jugées irrecevables.

Frantz Andre, porte-parole du Comité d’action pour les personnes sans statut, souligne que, compte tenu du climat politique aux États-Unis, il n’est pas surpris par l’afflux de migrants.

«Les gens prennent des risques pour entrer illégalement», a-t-il affirmé.

M. Andre estime qu’il faut mettre en place un meilleur système pour aider les migrants. Il ajoute que la première étape serait d’abroger l’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS), qui permet au Canada de refouler les demandeurs d’asile qui entrent au Canada en provenance des États-Unis. En vertu de cette entente, les personnes doivent présenter leur demande d’asile dans le premier pays où elles arrivent.

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Bien qu’il existe des exceptions, M. Andre explique qu’en raison de cette règle, beaucoup sont contraints d’emprunter des itinéraires potentiellement dangereux.

«Cela crée une faille qui expose davantage les gens qu’auparavant», dit-il.

Les données de l’agence montrent que les citoyens américains représentent le troisième groupe le plus important de personnes qui demandent l’asile à la frontière.

L’ASFC a déclaré à CTV News qu’elle avait installé 12 remorques près de la frontière de Lacolle le 19 juin, dont huit servent de salles d’attente et quatre à des fins sanitaires.

L’agence affirme que l’afflux actuel de migrants est «bien inférieur à notre capacité de traitement» et que les remorques ne sont actuellement pas utilisées.

«Certaines personnes ne sont pas sorties parce que l’ICE [Immigration and Customs Enforcement] arrête des gens dans la rue, au travail, etc.», a ajouté M. Andre.

En fonction de la demande, l’ASFC se dit prête à déployer des agents supplémentaires sur le terrain et à louer davantage d’espace pour traiter les dossiers.

Dans un courriel envoyé mercredi, la GRC a indiqué à CTV News qu’au cours des dernières semaines, «nous avons observé une augmentation notable des entrées illégales, en particulier dans la zone couverte par notre détachement de Valleyfield. Nous rappelons au public que traverser la frontière en dehors des points d’entrée officiels est non seulement illégal, mais aussi dangereux».

La Gendarmerie royale affirme surveiller de près la situation et adapter ses ressources sur le terrain en conséquence.

L’année dernière, l’ASFC a jugé 2462 personnes inadmissibles à l’asile en vertu de l’ECAC. Pour 2025, ce nombre a atteint 1753.

Au cours du dernier exercice financier, l’agence frontalière a renvoyé plus de 18 000 personnes inadmissibles, soit le nombre le plus élevé en dix ans.

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Joe Lofaro

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CTV News Montreal Digital Reporter