Les agents de bord d'Air Canada organisaient lundi une «action simultanée» dans les aéroports de quatre grandes villes canadiennes pour exprimer leur mécontentement à l'égard de leurs conditions de travail.
Des manifestations étaient prévues à l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, à l'Aéroport international de Toronto-Pearson, à l'Aéroport international de Calgary et à l'Aéroport international de Vancouver.
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Les rassemblements avaient lieu sur le coup de 13 heures, heure de l'Est.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a expliqué que cette journée de mobilisation est organisée pour sensibiliser le public à propos des «salaires de misère» des agents de bord. Et, en trame de fond, la menace d,une grève plane.
«Oui, il y a possibilité qu’on aille en grève le 16 août», a commenté la représentante syndicale Julie Potvin auprès de CTV News à l'aéroport de Montréal. «Ce n’est pas la date fatidique, c’est une date qui est possible, le plus tôt qu’on pourrait aller en grève.»
«Les agents de bords ne veulent pas aller en grève. On veut que l’employeur se présente à la table [de négociation] avec du sérieux, qu’il respecte notre engagement et notre travail, et qu’on soit payé pour la valeur qu’on apporte.»
À Toronto, des centaines d'agents de bord en uniforme sont descendus d'autobus scolaires jaunes peu avant 13 h, faisant la queue devant les portes d'embarquement du terminal 1 de l'aéroport Pearson.
Ils sont restés silencieux, regardant droit devant eux, certains portant des pancartes condamnant le travail non rémunéré.
À Vancouver, des automobilistes klaxonnaient en signe de soutien, tandis que les agents de bord sont restés silencieux pendant plus de 30 minutes au bord du trottoir, devant le terminal des départs.
On dit que cette journée sert aussi à exiger qu'Air Canada reconnaisse les éléments centraux de la négociation, comme le travail non payé.
Les négociations entre la direction d'Air Canada et le SCFP ont repris vendredi dernier.
Celles-ci se déroulent dans le contexte où les syndiqués ont voté à 99,7 % en faveur d'un mandat de grève. Ils seront légalement en droit de débrayer samedi à 00 h 01, s'ils transmettent un préavis de grève 72 heures auparavant.
«Nous travaillons d'arrache-pied pour obtenir pour nos membres l'accord équitable qu'ils méritent, afin d'éviter toute action syndicale et de continuer à accueillir les voyageuses et voyageurs, quelle que soit leur destination», a affirmé le syndicat dans une déclaration transmise lundi matin.
Horaire «normal»
Le porte-parole d'Air Canada, Peter Fitzpatrick, a déclaré que les vols ne seraient pas affectés par les manifestations de lundi et que les clients pouvaient s'attendre à ce que leurs voyages se déroulent normalement.
«Les manifestations de cette nature sont fréquentes pendant les négociations», a-t-il indiqué par courriel. «Nous respectons le droit de nos agents de bord à s'exprimer et prenons note que le syndicat a déclaré qu'elles n'affecteraient pas les activités d'Air Canada.»
L'aéroport Pearson de Toronto a indiqué sur les réseaux sociaux que du personnel serait sur place lundi pour aider les passagers et maintenir la fluidité des déplacements pendant la manifestation. «Afin d'éviter tout retard potentiel, nous recommandons aux voyageurs de prévoir un délai supplémentaire s'ils prennent l'avion», a-t-il prévenu.
L'aéroport international de Vancouver a également indiqué qu'il ne prévoyait pas que la manifestation affecterait les voyageurs, mais leur a conseillé de vérifier l'état de leur vol avant de se rendre à l'aéroport.
Difficile de joindre les deux bouts
Lors de la manifestation à l'aéroport de Toronto lundi, la coprésidente du comité de grève du SCFP, Shanyn Elliott, a déclaré aux journalistes que le salaire de départ des agents de bord est actuellement de 1900 $ par mois.
Elle a ajouté que cela place de nombreux agents de bord sous le seuil de pauvreté, tout en les obligeant à vivre à proximité des grandes villes.
De nombreux agents de bord dépendent des banques alimentaires des bureaux locaux d'Air Canada et partagent des chambres avec des lits superposés pour joindre les deux bouts, a-t-elle mentionné.
M. Fitzpatrick a noté qu'Air Canada «demeure à la table des négociations et se concentre sur la conclusion d'une entente négociée» avec le syndicat.
Il a ajouté que la compagnie aérienne espère conclure une entente qui «reconnaît la contribution de ses agents de bord en faisant d'eux les mieux rémunérés au pays, et qui favorise également la compétitivité et la croissance à long terme de l'entreprise».
«Notre objectif est d'y parvenir sans perturber les voyages», a expliqué M. Fitzpatrick, ajoutant qu'Air Canada ne commenterait pas davantage le contenu des négociations.
«Pour les clients, il n'y a eu aucune incidence. Nous continuons nos activités normalement et ils peuvent voyager comme prévu», a-t-il fait savoir.
Air Canada a indiqué qu'elle estime disposer de suffisamment de temps pour conclure une entente et éviter de perturber les plans de milliers de voyageurs.
Si la situation devait changer, la compagnie aérienne a affirmé qu'elle prévoyait d'informer ses clients par courriel et par messages textes avant leur départ.
Laurie Blad, une voyageuse qui partait lundi de Toronto vers Sydney, en Australie, avec une escale à Vancouver, s'est dite inquiète de l'avenir de son voyage de retour si les agents de bord d'Air Canada se mettent en grève.
Voyageant avec ses deux adolescents, elle s'inquiétait de savoir s'ils pourraient rentrer à temps pour la rentrée scolaire début septembre.
Pour les passagers dont l'itinéraire pourrait être modifié en cours de voyage, Air Canada a déclaré qu'elle «explorerait activement toutes les options pour permettre aux passagers de continuer à voyager, y compris la possibilité de transférer les réservations à d'autres compagnies aériennes».
Les négociations concernent les quelque 10 400 agents de bord travaillant pour Air Canada et Air Canada Rouge.
Les deux parties sont en pourparlers depuis le début de l'année. La compagnie aérienne et le syndicat ont terminé un processus de conciliation sans parvenir à un accord.
Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de l'information de CTV News.