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Le président colombien se rend en Haïti pour aider à la sécurité contre les gangs

Il a annoncé l'ouverture d'une ambassade colombienne en Haïti et s'est engagé à aider Haïti à renforcer sa sécurité.

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f983e261a6620b11e1912252f25f752db7c0b1de772beb09c5a1643d3ebf79a2.jpg Le président colombien Gustavo Petro, au centre, quitte les lieux après sa rencontre avec des membres du gouvernement haïtien, à Port-au-Prince, Haïti, vendredi 18 juillet 2025. (Photo AP/Odelyn Joseph)

Le président colombien Gustavo Petro est arrivé vendredi en Haïti pour la deuxième fois cette année, en signe de soutien, alors que les gangs continuent de gagner du terrain dans ce pays caribéen en proie à des troubles.

Il a annoncé l'ouverture d'une ambassade colombienne en Haïti et s'est engagé à aider Haïti à renforcer sa sécurité.

M. Petro a rencontré le premier ministre haïtien et le conseil présidentiel de transition, qui subit des pressions pour organiser des élections générales avant février 2026.

Alors que les responsables se réunissaient à huis clos, un communiqué du gouvernement colombien a indiqué qu'ils examineraient des projets bilatéraux axés sur la sécurité, le commerce, l'éducation, l'agriculture et la lutte contre le trafic de drogue.

L'administration Petro a proposé de former des officiers haïtiens, et des délégations haïtiennes ont visité une entreprise publique de fabrication d'armes en Colombie pour se renseigner sur ses capacités de défense.

Les deux pays renforcent leurs liens alors que les juges haïtiens continuent d'interroger 17 anciens soldats colombiens accusés du meurtre du président Jovenel Moïse en juillet 2021.

Une conférence de presse devait donner des détails sur la visite de Petro vendredi après-midi, mais, après avoir laissé les journalistes attendre cinq heures, les autorités l'ont annulée.

Pendant ce temps, devant la nouvelle ambassade de Colombie, une poignée de personnes se sont rassemblées pour protester contre l'arrivée de M. Petro.

«Nous avions un président. Ils l'ont tué», a déclaré un Haïtien, faisant référence aux Colombiens accusés, qui ont rejeté les accusations.

 

Le président colombien s'était déjà rendu en Haïti fin janvier, où il avait été reçu en grande pompe dans la ville côtière de Jacmel, au sud du pays. Avant sa visite, les autorités haïtiennes avaient investi quelque 3,8 millions $ pour plus que doubler la piste de l'aéroport de Jacmel, rénover la ville et rétablir l'électricité pour une population vivant dans le noir depuis au moins trois ans.

Cette fois, M. Petro a atterri à Port-au-Prince, où 90 % de la capitale est sous le contrôle des gangs. Il était accompagné de responsables, dont le ministre colombien de la Défense, Pedro Sánchez.

Cette visite diplomatique survient moins d'une semaine après que les autorités haïtiennes ont tué quatre trafiquants de drogue présumés et confisqué plus de 1000 kilogrammes de cocaïne au large de la côte nord du pays.

Il s'agit d'une saisie remarquable pour la Police nationale d'Haïti, qui manque cruellement de personnel et de financement alors qu'elle collabore avec la police kenyane à la tête d'une mission soutenue par l'ONU pour lutter contre la violence des gangs.

Si la majeure partie des violences se concentre à Port-au-Prince, les gangs ont rasé et pris le contrôle d'un nombre croissant de villes dans le centre d'Haïti.

Selon un récent rapport de l'ONU, au moins 4864 personnes ont été tuées entre octobre et fin juin en Haïti, et des centaines d'autres ont été enlevées, violées et victimes de trafic d'être humain.

La violence des gangs a également provoqué le déplacement de 1,3 million de personnes ces dernières années.