Dans la foulée du déclenchement de l’élection partielle dans Arthabaska, le Parti libéral du Québec (PLQ) a finalement fixé son choix: sa candidate sera Chantale Marchand, a appris le collaborateur politique de Noovo Info, Alain Rayes. Le PLQ était jusqu'ici la seule formation qui n’avait pas encore dévoilé son coureur pour l'obtention de ce siège laissé vacant après le départ du député indépendant Eric Lefebvre.
L'annonce officielle a été faite vendredi en présence du chef du PLQ, Pablo Rodriguez, et de la cheffe parlementaire, Marwah Rizqy.
Marchand, résidente de Victoriaville et ancienne adjointe politique de l’ancien député libéral d’Arthabaska Claude Bachand, est la directrice générale de la Fondation de l’Ermitage depuis 2018.
«Dans un monde de plus en plus instable, où les discours polarisés prennent trop de place, notre région (...) a besoin d'une voix modérée», a-t-elle plaidé lors d'une conférence de presse à Victoriaville, vendredi.
Elle s'est dite fière de se joindre à une équipe qui représente, selon elle, «le dialogue, l'inclusion, la stabilité, l'équité sociale et le développement économique responsable».
La candidate libérale affrontera Keven Brasseur de la Coalition avenir Québec (CAQ), le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, ainsi qu'Alex Boissonneault du Parti québécois (PQ) et Pascale Fortin de Québec solidaire (QS).
Les récents sondages prévoient une chaude lutte entre les conservateurs et les péquistes, ces derniers ne menant que par 1% dans les intentions de votes.
Le PLQ est le dernier des partis représentés à l'Assemblée nationale à désigner un candidat en vue de ce scrutin qui aura lieu le 11 août prochain.
Mais le parti n'est pas en retard, s'est défendu vendredi le chef libéral Pablo Rodriguez. «Ça fait 40 ans que Mme Marchand est ici. Elle est arrivée avant les autres!», a-t-il lancé en point de presse.
La circonscription d'Arthabaska-L'Érable est située au Centre-du-Québec. Elle est vacante depuis la démission d'Eric Lefebvre, qui s'est fait élire dans le même secteur en avril dernier comme député du Parti conservateur du Canada. Lefebvre est devenu député indépendant après avoir quitté la CAQ, pour laquelle il s'est fait réélire dans la région aux élections provinciales de 2022.
La couleur politique d'Arthabaska a changé à plusieurs reprises dans les dernières décennies. Avant la CAQ, elle a appartenu aux libéraux de 2003 à 2012, avec un bref intermède adéquiste entre 2007 et 2008.
De 1989 à 2003, la circonscription était péquiste. Même l'Union nationale y a planté son drapeau à cinq reprises entre 1936 et 1966. Les électeurs d'Arthabaska sont donc tout sauf acquis à un parti politique.
«Cynisme» de Legault dénoncé
«Déclencher des élections un 8 juillet, alors que les gens sont en vacances et n'ont pas la tête à suivre la politique, c’est irrespectueux pour notre démocratie», a réagi sur X la porte-parole de QS, Ruba Ghazal.
Selon Éric Duhaime, le premier ministre Legault fait preuve d'un «cynisme sans nom».
«C'est évident que la CAQ veut diminuer la portée de l'élection partielle. Je pense que M. Legault sait qu'il est en très grande difficulté (...) et tente de diminuer le taux de participation», a-t-il déclaré.
«Je demande aux conservateurs de redoubler d'efforts, de lui jouer un petit tour et d'aller voter encore plus massivement», a-t-il ajouté.
Pablo Rodriguez en a rajouté une couche, vendredi. «Le souhait de M. Legault, c'est que ça passe inaperçu», a-t-il déclaré.
«Les gens tournent la page actuellement sur ce gouvernement-là qui a dilapidé les fonds publics, qui fait en sorte que nos hôpitaux croulent. (...) Il veut passer ça sous le radar.
«Nous, on va lui rappeler ses échecs, mais on veut aussi rappeler ce qu'on ferait aux Québécois», a-t-il ajouté.
Avec des informations de Caroline Plante pour La Presse canadienne.

