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Le pape Léon XIV conclut sa visite en Turquie et se rend à Beyrouth

Léon XIV est arrivé à Beyrouth en provenance d'Istanbul, deuxième étape de son premier voyage en tant que pape.

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2e5cdc2ba62f3b4966d99f91c6c165de7cfeafdf2d4347e8409d171de02d59c3.jpg Pope Leo XIV and the Armenian Patriarch of Constantinople Archbishop Sahag II Mashalian celebrate a liturgy in the Armenian Apostolic Cathedral of Istanbul, Turkey, Sunday, Nov. 30, 2025. (AP Photo/Domenico Stinellis) (Domenico Stinellis/Photo AP/Domenico Stinellis)

Le pape Léon XIV a exhorté dimanche les dirigeants politiques libanais à devenir de véritables artisans de paix et à mettre de côté leurs différends. 

Il souhaitait ainsi apporter un message d'espoir au peuple libanais, éprouvé depuis longtemps, et renforcer la communauté chrétienne, essentielle au Moyen-Orient.

Léon XIV est arrivé à Beyrouth en provenance d'Istanbul, deuxième étape de son premier voyage en tant que pape. 

Il est venu encourager le peuple libanais à persévérer face à la situation critique que traverse ce petit pays méditerranéen, confronté à l'incertitude économique, à de profondes divisions politiques et à la crainte d'une nouvelle guerre avec Israël après des années de crises.

Léon XIV tient ainsi une promesse de son prédécesseur, le pape François, qui souhaitait se rendre au Liban depuis des années, mais n'avait pu le faire en raison des crises que traverse le pays et de la dégradation de sa santé.

Le système politique libanais, fondé sur le partage du pouvoir entre confessions, est sujet à des blocages, avec de longs vides de pouvoir et des impasses régulières sur des questions controversées, notamment l'enquête sur la terrible explosion du port de Beyrouth en 2020.

Plus récemment, le pays a été profondément divisé par les appels au désarmement du Hezbollah, groupe militant et parti politique libanais, après la guerre contre Israël l'an dernier, qui a laissé le pays ravagé.

Le souverain pontife n'a pas fait directement référence à la récente guerre ni au débat sur les armes dans son discours au palais présidentiel. Il a toutefois reconnu les épreuves endurées par le peuple libanais.

«Vous avez énormément souffert des conséquences d'une économie meurtrière, de l'instabilité mondiale qui a des répercussions dévastatrices également au Levant, et de la radicalisation des identités et des conflits, a déclaré le pape. Mais vous avez toujours voulu, et su comment, recommencer.»

Il a exhorté les dirigeants libanais à rechercher la vérité et à s'engager dans un processus de réconciliation avec «ceux qui ont subi des injustices» s'ils veulent véritablement être considérés comme des artisans de paix.

Une culture de la réconciliation, a-t-il affirmé, doit venir du sommet, avec des dirigeants prêts à mettre de côté leurs intérêts personnels et à «reconnaître la supériorité du bien commun sur le particulier».

Le point culminant de la visite de Léon XIV au Liban aura lieu mardi, son dernier jour, lorsqu'il se recueillera en silence sur le site de l'explosion du port du 4 août 2020 et rencontrera certaines des victimes.

Pour beaucoup, la simple présence du pape était un message fort.

«Cela montre que le Liban n'est pas oublié», a déclaré Mgr George, archevêque de l'archéparchie grecque catholique melkite de Beyrouth.

Un important dispositif de sécurité a été déployé pour l'arrivée du pape.

À l'aéroport de Beyrouth, où son avion a atterri sous escorte de chasseurs militaires libanais, Léon XIV a été accueilli d'abord par le président Joseph Aoun, puis par le président du Parlement, Nabih Berri, et le premier ministre, Nawaf Salam.

Il a parcouru les rues de la capitale libanaise à bord d'une papamobile fermée. Des soldats libanais étaient déployés de part et d'autre de la route et un hélicoptère a survolé la zone.

Des chrétiens syriens en visite

En Syrie voisine, des centaines de milliers de chrétiens ont fui leur pays durant les quatorze années de guerre civile.

Une délégation d'environ 300 chrétiens syriens, conduite par un prêtre melkite catholique grec, s'est rendue au Liban pour participer à une rencontre entre le pape et des groupes de jeunes, et assister à une messe publique sur les quais de Beyrouth.

«Nous avons besoin de quelqu'un comme le pape pour nous redonner espoir, à nous chrétiens», en cette période marquée par «la peur d'un avenir incertain», a expliqué Dima Awwad, 24 ans, membre de la délégation. 

«Nous souhaitons que le pape vienne en Syrie comme il l'a fait au Liban, pour rassurer la population et lui témoigner notre présence, en tant que chrétiens orientaux, et lui rappeler l'importance de notre présence ici», a ajouté Dima Awwad.