Un militant communiste propalestinien libanais est arrivé au Liban vendredi après avoir été libéré après plus de 40 ans de détention en France.
Georges Ibrahim Abdallah purgeait une peine de prison à perpétuité pour complicité dans les meurtres de deux diplomates, un Américain et un Israélien, à Paris en 1982.
La Cour d'appel de Paris a statué la semaine dernière qu'Abdallah, emprisonné en France depuis son arrestation en 1984, pouvait être libéré à condition de quitter le pays et de ne jamais y revenir.
L'homme de 74 ans a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1987 pour complicité dans les assassinats du lieutenant-colonel américain Charles Ray, attaché militaire adjoint en poste à Paris, et du diplomate israélien Yacov Barsimantov.
Il était admissible à la libération conditionnelle en 1999, mais plusieurs demandes qu'il a déposées depuis ont été rejetées. L'ambassade des États-Unis à Paris a publié sur X une photo de membres du personnel debout, tête baissée en hommage à Charles Ray, autour d'une plaque commémorative à la mission.
«Les États-Unis s'opposent à la libération de Georges Ibrahim Abdallah, un terroriste condamné, pouvait-on lire dans le message. Sa libération met non seulement en danger la sécurité des diplomates américains à l'étranger, mais trahit également la mémoire des victimes et de leurs familles.»
Au Liban, beaucoup considéraient Abdallah comme un prisonnier politique. Bien qu'aucune cérémonie officielle n'ait eu lieu pour marquer son retour, une foule de sympathisants, dont plusieurs députés, s'est rassemblée devant l'aéroport de Beyrouth pour l'attendre.
Certains frappaient sur des tambours et brandissaient des drapeaux des partis communistes palestinien et libanais, ainsi qu'une banderole sur laquelle on pouvait lire : «George Abdallah est libre — un combattant de la liberté libanais, palestinien et international, en route vers la libération de la Palestine.»
D'autres se tenaient le long de l'autoroute menant à l'aéroport, certains brandissant des drapeaux du Hezbollah.
La foule s'est mise à applaudir en apprenant l'arrivée de l'avion transportant Abdallah.
Vêtu d'un foulard palestinien et d'une chemise rouge, Abdallah s'est brièvement arrêté pour saluer ses partisans avant de se diriger vers sa ville natale de Qobayat, un village chrétien situé dans les montagnes du nord du Liban.
S'adressant aux journalistes à son arrivée, Abdallah a appelé les populations arabes à descendre dans la rue pour protester contre les souffrances des Palestiniens de Gaza, déclarant que «les enfants de Gaza sont tous des squelettes ambulants, tandis que des millions d'Arabes ne font que regarder.»
Israël n'a fait aucune déclaration officielle concernant la libération d'Abdallah.
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Le journaliste de l'Associated Press, John Leicester à Paris, a contribué à ce reportage.
