Économie

Le marché immobilier québécois résiste à l’incertitude économique

Le nombre de propriétés qui ont changé de mains et les prix ont progressé au troisième trimestre par rapport à l’an dernier.

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f7ed41559beee766840dbf8c33731c8eef52a96de006ffb613d7ce7a5788f528.jpg Le marché immobilier résidentiel résiste au Québec, malgré le ralentissement de l’économie et du marché de l’emploi. Une pancarte «vendue» affichée dans l’ouest de l’île de Montréal le 4 novembre 2017. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes (Graham Hughes | La Presse canadienne)

Le marché immobilier résidentiel résiste au Québec, malgré le ralentissement de l’économie. 

Du début juillet à la fin septembre, le prix médian d’une unifamiliale au Québec est de 490 000 $, en hausse de 9 % par rapport à l’an dernier, selon les données publiées mardi par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). 

La vigueur du marché québécois continue de surprendre, tandis que le troisième trimestre est le plus actif «depuis environ 25 ans», a mentionné l’économiste de l’APCIQ, Hélène Bégin, en entrevue. «La demande est au rendez-vous.»

Dans la plupart des régions, l’offre ne suit pas la demande. Le nombre de transactions est à la hausse et les ventes se font plus rapidement au troisième trimestre par rapport à l’an dernier. 

«Il y a peu de maisons, peu de condos, peu de plex, qui se construisent au Québec, ce qui fait en sorte que l'offre de propriétés disponibles pour la population augmente au compte-gouttes alors que la demande est très forte», a-t-elle résumé. 

Même si l’état du marché démontre une certaine résilience de l’économie québécoise face aux tensions commerciales, c’est une mince consolation pour les premiers acheteurs et les jeunes familles. 

«Il n'y a pas assez d'habitations, surtout dans les maisons et les condos d'entrée de gamme», a souligné l’économiste.

 

Les tensions commerciales n’ont pas freiné le marché dans les régions, plus durement touchées par les droits de douane sectoriels de l’administration Trump. 

C’est le cas de la région métropolitaine de Saguenay, plaque tournante de l’industrie de l’aluminium. Le nombre de transactions est plus élevé de 13 % par rapport à l’an dernier. Le prix médian d’une unifamiliale y atteint 350 000 $, un bond de 17 %.

Mme Bégin note que le taux de chômage au Saguenay-Lac-Saint-Jean demeure relativement bas à 4,3 %. Elle considère qu’un taux de chômage à l’équilibre avoisine les 6 %. 

«Le taux de chômage remonte, mais il reste qu'il y a beaucoup de régions où le taux de chômage est inférieur à 4 % ou près de 4 %», a-t-elle expliqué. 

La situation est plus tempérée sur l’île de Montréal, où le taux de chômage est plus élevé, «autour de 8,5 % à 9 % depuis le printemps», a précisé l’économiste. Le resserrement des politiques d’immigration au fédéral enlève aussi un peu de pression sur la demande de logement.

Le marché montréalais reste dynamique, même si l’ébullition est moins grande que dans le reste du Québec, précise Mme Bégin. 

Par exemple, une maison unifamiliale se vendait en moyenne en 39 jours cet été dans la région de Montréal, tout de même 12 jours plus rapidement que l’an dernier. Dans la région de Québec, le délai moyen était de seulement 23 jours, soit deux fois plus rapidement que l’an dernier.

Le prix médian d’une maison dans la région de Montréal a atteint 630 000 $, une augmentation de 7 %. Dans la région de Québec, le prix médian de l’unifamiliale a bondi de 17 % pour s’établir à 455 000 $. 

Mme Bégin a aussi souligné un regain d’intérêt pour les plex. Le nombre de plex de 2 à 5 logements vendus a bondi de 24 %, au cours du troisième trimestre. Le prix médian d’un plex au Québec est de 650 000 $, en hausse de 12 %. 

«Le plex se démarque énormément depuis quelque temps et les délais de vente ralentissent aussi beaucoup, a constaté l’économiste. C’est un marché dont on parlait moins, mais qui commence à être beaucoup plus convoité.»