Santé

Le GMF Hudson médicentre craint de devoir fermer en raison de la loi 2

«Nous payons tout. [...] Depuis l'adoption de cette loi, deux médecins sont déjà prêts à partir.»

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GMF Hudson médicentre La clinique de médecine familiale d'Hudson. (CTV News)

La Dre Tara McCarty faisait partie des quatre médecins qui ont décidé de transformer le centre médical Hudson en un groupe de médecine familiale, connu sous le nom de GMF, en 2021.

Cela impliquait d'embaucher du personnel supplémentaire, notamment des infirmières praticiennes, des médecins, des infirmières et des réceptionnistes, mais selon le Dr McCarty, cela permettait d'offrir des soins multidisciplinaires aux patients. Cela entraînait également des coûts supplémentaires pour les propriétaires.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

«Nous payons tout», a-t-elle dit. «Nous payons nos employés. Nous payons le déneigement, nous payons notre loyer, nous payons tous nos fournisseurs. Nous devons payer pour faire fonctionner cette clinique.»

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La clinique compte aujourd'hui plus de 11 000 patients et la Dre Tara McCarty précise qu'il s'agit du seul GMF bilingue de Vaudreuil-Soulanges. Elle ajoute que son avenir est désormais menacé par la nouvelle loi sur les soins de santé, le projet de loi 2.

«Depuis l'adoption de cette loi, deux médecins sont déjà prêts à partir. Et d'autres pourraient suivre», a-t-elle expliqué.

Pour la Dre McCarty, cela signifierait la fin du GMF, car il ne serait pas en mesure de compenser la perte de loyer et les autres dépenses laissées par les médecins qui partent.

«La réalité financière de la situation est que notre clinique va fermer, et nous ne serons pas les seuls», a-t-elle lancé.

Dre Tara McCarty, copropriétaire du GMF Hudson médicentre Dre Tara McCarty, copropriétaire du GMF Hudson médicentre (CTV News)

Roee Ben-Eli, un consultant qui aide les GMF à démarrer, notamment à Hudson, a affirmé que la nouvelle loi menaçait le modèle économique des GMF.

«La charge administrative est extrêmement lourde, et cette nouvelle loi aggrave encore la situation, car il faut rendre compte d'un grand nombre d'éléments qui ne sont même pas pris en compte dans les calculs», a-t-il précisé.

Selon le consultant, les GMF ont des marges serrées et, en vertu de la nouvelle loi, les cliniques pourraient perdre plus de 50 % de leurs revenus d'exploitation.

«Ce n'est pas une organisation à but non lucratif qui peut s'endetter, nous ne sommes pas le gouvernement qui peut fonctionner à perte», a-t-il indiqué.

Les patients de la clinique ont déclaré que la nouvelle de sa fermeture potentielle était source de stress.

«C'est tellement triste, tout le monde vient ici, nous avons besoin d'aide», a confié Jocelyne Lambert, qui n'a pas de médecin de famille mais se rend à la clinique dans le cadre du programme GAP.

Carol de Sevigne a affirmé que la fermeture de la clinique serait particulièrement difficile pour les nombreuses personnes âgées qui vivent dans la région. «C'est vraiment dommage. Les médecins vont partir, et nous n'avons déjà pas assez de médecins», a-t-elle ajouté.

Le ministère de la Santé n'a pas répondu à une demande d'entrevue, mais a précédemment déclaré à CTV News : «Loin de vouloir réduire le financement des FMG, le MSSS soutient fortement ce modèle, qui favorise l'interdisciplinarité et la collaboration entre les professionnels de la santé», a déclaré la porte-parole du ministère, Marie-Claude Lacasse. «Le gouvernement investit des sommes importantes dans le financement des FMG et n'a pas l'intention d'arrêter, bien au contraire.»

Mme Lacasse a rapporté que le gouvernement augmenterait le financement du programme des FMG de 50 millions de dollars le 1er avril, puis de 50 millions supplémentaires un an plus tard.

La Dre Tara McCarty prévoit que le GMF Hudson pourrait fermer ses portes d'ici avril. Elle a rencontré la députée de la région, Marilyne Picard, la semaine dernière et encourage ses patients à lui écrire pour faire entendre leur voix.

«À moins d'un sursis, la plupart des médecins partiront», a-t-elle conclu. «Ce sera un véritable désastre.»

CTV News

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