Une importante organisation juive canadienne appelle les «dirigeants de tous les niveaux» à renforcer la sécurité dans les synagogues après une attaque à la voiture piégée et au couteau dans une synagogue britannique le jour de Yom Kippour.
Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) appelle le premier ministre Mark Carney à garantir la protection des institutions juives et à ce que tous ceux qui «incitent et commettent des actes de violence contre des Canadiens soient tenus responsables».
«D'Ottawa et Montréal à Manchester et Washington, la radicalisation anti-israélienne et antisémite alimente la violence contre les citoyens de nos pays», a déclaré l'organisation dans une publication sur les réseaux sociaux.
L'attaque de jeudi à Manchester, qui a fait deux morts et trois blessés hospitalisés, est qualifiée d'acte terroriste par la police.
La police a déclaré que le suspect avait été abattu par la police environ sept minutes après avoir foncé avec sa voiture sur des piétons devant la synagogue, puis les avoir attaqués au couteau. Ils ont ajouté qu'il portait ce qui semblait être un gilet explosif. Les autorités ont ensuite affirmé qu'il ne portait pas de bombe.
Yom Kippour, le Jour du Grand Pardon, est le jour le plus saint du calendrier juif.
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La police indique que l'agresseur présumé, Jihad Al-Shamie, un citoyen britannique de 35 ans, était inconnu des autorités.
Le chef de la police du Grand Manchester, Stephen Watson, a annoncé qu'une des victimes décédées et une autre blessée avaient été accidentellement touchées par des tirs de la police alors que des fidèles tentaient d'empêcher l'agresseur d'entrer dans la synagogue. L'agresseur n'était pas armé.
«On pense que les deux victimes se trouvaient proches l'une de l'autre, derrière la porte de la synagogue, les fidèles ayant agi courageusement pour empêcher l'agresseur d'entrer», a relaté M. Watson.
La police a indiqué qu'Adrian Daulby, âgé de 53 ans, et Melvin Cravitz, âgé de 66 ans, avaient trouvé la mort lors de l'attaque perpétrée jeudi contre la synagogue Heaton Park Congregation, à Crumpsall, dans la banlieue de Manchester.
Augmentation des incidents
Statistique Canada a constaté une augmentation importante du nombre de crimes haineux contre les Juifs déclarés à la police au cours des deux dernières années. Parmi les incidents, on compte des bombes incendiaires dans des synagogues et des coups de feu tirés à plusieurs reprises à une école juive de Toronto.
La police d'Ottawa a récemment inculpé un homme accusé d'avoir poignardé une femme juive dans une épicerie, selon ses dires, pour des motifs haineux.
En Angleterre, le grand rabbin Ephraim Mirvis, chef du judaïsme orthodoxe britannique, a avancé que l'attaque de Manchester était le résultat d'une «vague incessante de haine antijuive» dans les rues et en ligne.
«C'est le jour que nous espérions ne jamais voir, mais dont nous savions au fond de nous qu'il arriverait», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
M. Carney a déclaré jeudi dans un communiqué que la haine doit être combattue par tous les moyens disponibles et que le Canada protégera le droit des communautés juives à vivre à l'abri de l'intimidation.
Les services de police de tout le pays, notamment ceux d'Ottawa et de Toronto, ont renforcé leurs patrouilles près des institutions juives alors que des personnes se rassemblaient pour célébrer Yom Kippour, le jour du Grand Pardon. La police d'Ottawa a déclaré qu'il n'y avait aucune menace connue pour la sécurité publique à l'heure actuelle.
Un projet de loi fédéral
Le gouvernement a présenté le mois dernier une loi sur les crimes haineux qui vise à créer de nouvelles infractions visant les actes d'obstruction ou d'intimidation dans les lieux de culte.
Dans un document d'information, le gouvernement a déclaré que l'«intimidation» au sens de la nouvelle loi pourrait inclure «menaces, d’actes de violence ou d’autres comportements intimidants», tandis que «le blocage délibéré de portes, d'allées ou de routes» pourrait être considéré comme une obstruction.
La peine maximale pour ces deux infractions serait de dix ans d'emprisonnement, ou un peu moins de deux ans pour ce que le gouvernement décrit comme des «infractions moins graves».
Ce projet de loi ne vise pas à créer des «zones tampons» interdisant les manifestations autour de bâtiments désignés.
— Avec des informations d'Anja Karadeglija et de l'Associated Press
