Lors d'une cérémonie d'inauguration mercredi en Finlande, des dignitaires ont marqué le début des travaux sur un nouveau brise-glace canadien, baptisé Polar Max, destiné à renforcer la défense de l'Arctique.
Cet événement inaugure un partenariat trilatéral entre les États-Unis, le Canada et la Finlande, annoncé par la Maison-Blanche en juillet 2024, qui vise à renforcer la défense dans une région où la Russie est de plus en plus active.
Moscou possède bien plus de brise-glaces que les États-Unis et le Canada, à une heure où les changements climatiques ont rendu l'Arctique, région reculée d'une importance stratégique, plus accessible.
Le Pacte de collaboration sur les brise-glaces, ou Pacte ICE, vise à tirer parti de l'expertise et des technologies de pointe de la Finlande en matière de construction navale pour répondre à la demande américaine et canadienne de nouveaux brise-glaces.
Le ministre canadien de l'Approvisionnement en matière de défense, Stephen Fuhr, a déclaré que la garde côtière canadienne serait intégrée à l'armée et qu'investir dans l'Arctique était important pour l'avenir.
«Le Nord s'ouvre, il y a de nombreuses raisons d'y être», a expliqué M. Fuhr. «Il y a des enjeux de sécurité et de développement des ressources.»
La coque sera construite au chantier naval d'Helsinki avant d'être transportée au Canada, où elle devrait être achevée à Lévis d'ici 2030.
Le ministre de l'Économie du Québec, Christopher Skeete, a souligné les avantages d'une coopération pour la construction du nouveau brise-glace.
«Avec ce projet, on vient réaffirmer notre expertise dans le développement d’infrastructures maritimes, on stimule l'innovation, et surtout, on rassemble nos équipes autour de nos responsabilités communes dans l'Arctique», a-t-il écrit sur X.
«Un partenariat transatlantique qui consolide notre position d'acteur clé dans ce secteur hautement stratégique», a ajouté M. Skeete.
Lors d'un sommet de l'OTAN en juin, le président américain Donald Trump a déclaré que la Finlande était le «roi des brise-glaces» et a suggéré que les États-Unis pourraient être disposés à en acheter jusqu'à 15, y compris le brise-glace d'occasion qui, selon M. Trump, pourrait être immédiatement disponible.
«Nous essayons de conclure un bon accord», a indiqué le président.
Selon un rapport du Government Accountability Office des États-Unis, les Américains n'ont pas construit de brise-glace polaire lourd depuis près de 50 ans. Le dernier encore en service est le garde-côte Polar Star, long de 120 mètres et mis en service en 1976.
Lors d'une conférence donnée en février à l'organisme de recherche RAND, le vice-amiral Peter Gautier des garde-côtes américains a déclaré que l'agence avait déterminé qu'elle avait besoin de huit à neuf brise-glaces, un mélange de navires lourds et moyens.
Construire un brise-glace peut s'avérer complexe, car il doit être capable de résister à des chocs violents sur des glaces pouvant atteindre 6,4 mètres d'épaisseur et à des variations considérables de température de l'eau et de l'air, note le rapport.