Le secrétaire d'État pour l’Agence du revenu du Canada (ARC) et les Institutions financières, Wayne Long, qualifie les retards dans les services de l'agence fédérale de «totalement inacceptables», mais ne s'engage «ni dans un sens ni dans l'autre» quant à la possibilité de futures suppressions d'emplois.
«Appelons un chat pour un chat. Nous avons touché le fond. La situation ne peut pas être pire qu'elle ne l'est actuellement», a-t-il rapporté lors d'une entrevue avec Vassy Kapelos dans l'émission CTV Power Play, lundi.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Au début du mois, Wayne Long et le ministre des Finances François-Philippe Champagne ont demandé à l'ARC de lancer un plan de 100 jours visant à améliorer ses services en réponse aux retards importants subis par les Canadiens.
Le syndicat représentant les employés de l'ARC affirme que plus de 3000 emplois ont été supprimés depuis 2024, notamment des postes d'agents de recouvrement et d'employés de centres d'appels. Selon les chiffres du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, l'ARC employait 52 499 personnes en 2025, contre 59 155 en 2024.
«S'il s'agissait d'un centre d'appels vendant des chambres d'hôtel, [l'ARC] ferait faillite et des têtes tomberaient», a expliqué Wayne Long. «J'adopte la même approche pour ce qui se passe à l'ARC. Ce n'est pas viable.»
Les problèmes de service persistants à l'ARC surviennent alors que le premier ministre Mark Carney s'apprête à présenter son premier budget fédéral, qui sera axé à la fois sur l'austérité et l'investissement.
Au cours de l'été, les ministres ont été chargés de trouver des économies pouvant atteindre 15 % dans les dépenses quotidiennes au cours des trois prochaines années.
Interrogé la semaine dernière par des journalistes sur la possibilité de réductions des services publics, M. Champagne avait reconnu qu'«il y aura des ajustements à différents endroits».
«Je pense qu'un gouvernement plus léger et plus efficace pour fournir des services aux Canadiens est nécessaire pour reconstruire ce pays», avait-il ajouté.
«Il s'agit d'une défaillance systémique. Les gens attendent trop longtemps. Les agents sont débordés. Nous avons manifestement connu une augmentation de la population. Les déclarations de revenus sont plus compliquées. Nous allons régler ce problème.»
Interrogé par la journaliste Vassy Kapelos sur la possibilité de nouvelles suppressions d'emplois à l'ARC, Wayne Long n'a pas voulu se prononcer.
«En ce qui concerne les suppressions d'emplois, je ne peux m'engager dans un sens ou dans l'autre. Je ne vais pas préjuger du processus d'examen», a-t-il dit.
M. Long a également promis que le service à l'ARC «ne se détériorera pas».
Le gouvernement fédéral devrait présenter son budget tant attendu en octobre.
M. Carney a dû répondre à des questions sur la manière dont il compte tenir ses promesses électorales de «plafonner, et non réduire» la fonction publique et d'équilibrer les dépenses opérationnelles d'ici 2028, tout en dépensant des milliards de dollars pour la défense et le soutien tarifaire.
Pressé par M. Kapelos de préciser quelles dépenses fédérales sont menacées, Wayne Long a répondu que «tout est en cours de révision» et que le Canada doit «mettre de l'ordre dans ses finances publiques».
«Ne préjugez pas du processus. Nous l'examinons ligne par ligne. Nous allons y arriver», a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement libéral n'allait pas «sabrer et brûler» les programmes.

