Le ministre fédéral des Finances a déclaré mardi vouloir remédier aux retards de service à l'Agence du revenu du Canada (ARC) dans un délai de 100 jours, alors même qu'Ottawa prévoit des compressions budgétaires dans l'ensemble de la fonction publique.
François-Philippe Champagne a fixé cet échéancier dans une lettre adressée à la députée libérale Karina Gould, présidente du Comité permanent des finances de la Chambre des communes, publiée sur les réseaux sociaux mardi matin.
Dans cette lettre, il affirme qu'il est «de plus en plus évident» que l'ARC ne respecte pas les normes des Canadiens.
Le ministre a écrit que «les retards de service et les difficultés d'accès que rencontrent les citoyens dans les centres d'appels sont inacceptables».
M. Champagne a indiqué avoir discuté avec des représentants de l'ARC et avoir demandé à l'ARC de prendre des mesures concrètes pour régler ces problèmes au moyen d'un plan d'action de 100 jours.
Cela pourrait impliquer une réaffectation ou une augmentation du personnel, la mise à l'essai d'un «nouveau système de prise de rendez-vous téléphonique» et l'élargissement des options de déclaration numérique pour les Canadiens, a-t-il précisé.
Cette lettre fait suite à l'envoi par M. Champagne de lettres à ses collègues ministres en juillet, leur demandant de réaliser des économies de 15 % sur trois ans dans les dépenses courantes de leurs ministères.
Le Syndicat des employé(e)s de l'Impôt (SEI) affirme que les délais d'attente pour les Canadiens qui appellent pour joindre les agents de l'ARC ont grimpé en flèche, atteignant jusqu'à trois heures et demie et que moins de 5 % des personnes qui appellent parviennent à joindre un agent.
Plus de 3300 emplois ont été perdus à l'ARC depuis mai 2024, a indiqué le syndicat. Il prévient que les services ne feront que se dégrader si les compressions prévues se concrétisent.
L'ARC a confirmé la semaine dernière avoir déjà offert des prolongations à 850 employés de centres d'appels dont les contrats devaient expirer en septembre.
L'effectif de l'agence a augmenté pendant la pandémie et au cours des dernières années, passant d'un peu moins de 44 000 en 2019 à environ 59 000 en 2024.
En 2025, le nombre d'employés était tombé à environ 52 500.
L'ombudsman des contribuables, François Boileau, dont le bureau est chargé d'examiner les plaintes liées au service de l'ARC, a récemment déclaré à La Presse Canadienne que son bureau était «débordé».
Le dernier rapport annuel de son bureau, publié en juin, a révélé qu'environ 24 % des plaintes concernaient des problèmes avec les centres d'appels.
M. Champagne a indiqué dans sa lettre que lui-même et d'autres représentants de l'Agence du revenu du Canada comparaîtraient devant le Comité des finances pour informer les parlementaires des travaux visant à remettre l'ARC à niveau.
La session parlementaire devrait reprendre le 15 septembre.
Avec des informations de Catherine Morrison pour la PC

