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La violence envers les enfants est en baisse au Québec

L’enquête révèle toutefois que des centaines de milliers d’enfants sont toujours victimes de violence.

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(Envato)

Même si des milliers d’enfants sont toujours victimes de violence physique et psychologique, de récentes données de l’Institut de la statistique du Québec montrent que les agressions en contexte familial sont en baisse depuis les 25 dernières années.

Selon l’Enquête sur la violence et la négligence familiales dans la vie des enfants du Québec, sur une base annuelle, l’agression psychologique, comme crier après l’enfant, l’insulter, ou encore menacer de lui donner la fessée est passée de 48 % à 28 % entre 1999 et 2024. La violence physique, comme donner une tape, la fessée ou encore pincer l’enfant est passée de 48 % à 13 %. Et la violence physique sévère, comme donner un coup de poing ou de pied ou saisir l’enfant par le cou est passée de 7 % à 3,1 %.

L’enquête révèle toutefois que la violence envers les enfants demeure présente dans la province et que des centaines de milliers d’enfants en sont toujours victimes.

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Les données montrent qu’en 2024, 454 180 enfants ont subi de l’agression psychologique répétée, 217 490 enfants ont subi de la violence physique mineure et 50 660 enfants ont été victimes de violence physique sévère.

D’ailleurs, on estime que près de 122 400 enfants sont considérés comme étant négligés au Québec en 2024 et que près de 166 600 enfants présenteraient un risque de négligence.

Moins de fessées qu’avant

Les statistiques de l’enquête montrent que la proportion des parents qui punissaient leur enfant avec une fessée a réduit depuis les 25 dernières années, et ce, autant chez les mères que chez les pères.

«En 2024, la proportion de parents fortement ou plutôt d’accord avec la punition corporelle varie entre 2,3 % et 4,7 % chez les mères, et entre 3,5 % et 7 % chez les pères, selon le type de punition», peut-on lire dans le rapport d’enquête.

Les données soutiennent que les pères sont généralement plus nombreux que les mères à croire que de donner des tapes à un enfant pour qu’il apprenne à bien se conduire est acceptable.

Des enfants exposés à de la violence avant la naissance

Selon l’enquête, plus de 56 000 enfants de 6 mois à 5 ans ont été victimes de violence périnatale. On note que la mère biologique de 12% des enfants de 6 mois à 5 ans dit avoir subi de la violence de la part de son partenaire durant la grossesse.

La mère de 6,5% des enfants de cette tranche d’âge aurait également subi de la violence durant les deux premières années de vie de l’enfant.

D’ailleurs, 20% des enfants âgés de 6 mois à 17 ans ont été exposés à la violence entre partenaires intimes.

«C’est donc approximativement 323 880 personnes mineures qui ont été témoins (ou qui ont eu connaissance) de paroles ou de gestes violents entre leurs parents, ou entre un parent et un ou une partenaire ou ex-partenaire intime», soutient le rapport.

L'édition 2024 de l’Enquête sur la violence et la négligence familiales dans la vie des enfants du Québec a été menée auprès de 6 248 parents d’enfants de 6 mois à 17 ans du 10 mai au 23 août 2024. Les résultats de l’enquête sont représentatifs de l’ensemble des 1 613 500 enfants de cet âge au Québec.

Laurie Gervais

Laurie Gervais

Journaliste