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La Thaïlande interdit la vente de cannabis sans ordonnance malgré sa dépénalisation

La Thaïlande est devenue le premier pays d'Asie à dépénaliser le cannabis en 2022.

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1c804decff3a058d53ee15b465b33e14dca4eb429712b48251fc4708360d941e.jpg Un ouvrier s'occupe de plants de cannabis dans une ferme de la province de Kanchanaburi, à l'ouest de Bangkok, en Thaïlande, le 16 juillet 2024. (Photo AP/Sakchai Lalit, Archives)

La Thaïlande renforce encore le contrôle du cannabis en interdisant la vente de la plante sans ordonnance.

La Thaïlande est devenue le premier pays d'Asie à dépénaliser le cannabis en 2022, une mesure qui a stimulé le tourisme et l'agriculture thaïlandais, et a vu naître des milliers de boutiques.

Le pays a cependant dû faire face à une vive réaction de l'opinion publique, accusé d'avoir rendu la drogue accessible aux enfants et d'avoir créé une dépendance en raison d'une réglementation insuffisante.

Le ministre de la Santé, Somsak Thepsutin, a signé lundi un décret interdisant aux boutiques de vendre du cannabis sans ordonnance. Ce décret vise également à reclasser les têtes de cannabis comme plante réglementée.

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Phanurat Lukboon, secrétaire général du Bureau du contrôle des stupéfiants, a indiqué mercredi que son agence était prête à étudier et à mettre en œuvre la modification de la réglementation.

Le décret entrera en vigueur dès sa publication au Journal officiel, mais la date de cette publication n'était pas encore connue.

Le parti Pheu Thai au pouvoir avait promis de criminaliser à nouveau cette drogue, mais s'est heurté à une forte résistance de la part de son ancien partenaire au sein du gouvernement de coalition, le parti Bhumjaithai, qui soutenait la dépénalisation. Ce dernier a quitté la coalition la semaine dernière à la suite de la fuite d'un appel téléphonique entre le premier ministre Paetongtarn Shinawatra et l'ancien dirigeant cambodgien Hun Sen.

Somsak Thepsutin a déclaré mardi aux journalistes qu'il souhaitait réinscrire le cannabis sur la liste des stupéfiants. Cette décision fait suite aux révélations du mois dernier de la hausse des cas de contrebande de cannabis impliquant des touristes ces derniers mois.

Phanurat Lukboon a mentionné qu'une étude réalisée par son agence l'année dernière avait révélé que le nombre de personnes dépendantes au cannabis avait fortement augmenté après sa dépénalisation.

Le porte-parole du gouvernement, Jirayu Houngsab, a avancé mardi dans un communiqué que le gouvernement avait ordonné au ministère de la Santé de renforcer le contrôle des ventes de cannabis, car «de nombreux magasins ont ouvert pour vendre du cannabis à des fins récréatives et médicales, facilitant ainsi l'accès des enfants et du grand public, ce qui est en contradiction avec la volonté du gouvernement de lutter contre les drogues».

Un groupe de défenseurs du cannabis a affirmé mercredi que la modification de la réglementation était motivée par des considérations politiques. Le groupe a annoncé qu'il se rassemblerait devant le ministère de la Santé le mois prochain pour s'opposer à cette modification et à la tentative de criminaliser à nouveau la consommation ou la vente de cannabis.