Les élèves et le personnel ont connu leur «pire rentrée scolaire depuis des années» en raison du «chaos» semé par Bernard Drainville, affirment les libéraux.
Lors d'un point de presse lundi aux abords d'une école de Charlesbourg, à Québec, la porte-parole libérale en éducation, Madwa-Nika Cadet, a rappelé les compressions de 570 millions $ annoncées en juin.
Puis, le ministre de l'Éducation a fait marche arrière en plein cœur de l'été, annonçant un réinvestissement de 540 millions $ destinés aux services aux élèves.
«C'est trop peu, trop tard», s'est indignée Mme Cadet, qui était accompagnée lundi du président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost.
Ce dernier a affirmé que depuis le 14 mai, le nombre de techniciens en éducation spécialisée (TES) dans le réseau a chuté de 2749.
«Les gens sur le terrain vivent l'instabilité, l'inquiétude. Pour nous, c'est la pire rentrée scolaire qu'on vit présentement», a-t-il dit.
«Quand on parle d'un gouvernement qui dit vouloir promouvoir l'éducation, bien, pour nous, ce n'est pas sa priorité, clairement», a-t-il ajouté.
M. Pronovost et Mme Cadet ont par ailleurs fait un lien entre le manque de TES et l'augmentation de la violence dans les écoles.
Selon les chiffres obtenus par le syndicat, pas moins de 56 000 cas de violence (physique, psychologique et sexuelle) sont survenus dans les écoles québécoises depuis trois ans.
Les TES sont souvent sur la ligne de front pour régler des situations de violence.
«Tant et aussi longtemps qu'on ne travaillera pas en amont au Québec, en collaboration avec les parents, on ne pourra pas s'en sortir», a déclaré M. Pronovost.
Le ministre Drainville a perdu la confiance du réseau, a lancé Mme Cadet, mais le remplacer ne «changera pas grand-chose», selon elle.
Le premier ministre François Legault doit remanier son cabinet mercredi après-midi, dans l'espoir de donner un nouvel élan à son gouvernement, malmené dans les sondages.
Un coup de sonde Pallas Data/L'Actualité/Qc125 publié lundi place désormais la Coalition avenir Québec (CAQ) au quatrième rang, derrière le Parti québécois, le Parti libéral et le Parti conservateur, du jamais vu.
Le remaniement importera peu en éducation, où le mal est fait, selon l'opposition libérale.
«Je n'ai pas l'impression que ça va changer grand-chose, a dit Mme Cadet. Les compressions, elles ont déjà été faites. Le chaos, il a déjà été semé dans le réseau.
«Même s'il y a un nouveau ministre de l'Éducation, (...) s'il n'est pas prêt à faire un 180 degrés sur les orientations qui ont été menées par le gouvernement de la CAQ, ça ne changera rien», a-t-elle conclu.

