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La ministre Geneviève Guilbault passerait des Transports aux Affaires municipales

Elle naviguait jusqu’ici dans les eaux troubles du fiasco SAAQclic.

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Remaniement ministériel: Guilbault passerait aux Affaires municipales; Bonnardel serait exclu La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, passerait au ministère des Affaires municipales lors du remaniement ministériel du gouvernement de François Legault, mercredi, alors que François Bonnardel serait exclu du Conseil des ministres.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, passerait au ministère des Affaires municipales lors du remaniement ministériel du gouvernement de François Legault, mercredi.

LCN et La Presse ont rapporté la nouvelle, mardi en fin d’après-midi.

La ministre Guilbault naviguait jusqu’ici dans les eaux troubles du fiasco SAAQclic. Elle a été un des témoins importants des audiences publiques de la commission Gallant.

Mme Guilbault a hérité du ministère des Transports juste avant que les Québécois ne vivent les ratés du virage numérique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), en 2023. Elle succédait alors à François Bonnardel. On apprenait mardi que ce dernier, aujourd’hui ministre de la Sécurité du publique, sera exclu du conseil des ministres dans le remaniement.

De son côté, M. Bonardel a souligné qu'il a «la ferme intention de continuer à représenter les citoyens de Granby jusqu’à la fin du mandat», mais il n'a pas précisé s'il compte toujours être sur les rangs aux prochaines élections.

La ministre Guilbault était elle-même ministre de la Sécurité publique de 2018 à 2022 avant de passer aux Transports.

Le PLQ cible Guilbault

Plus tôt dans la journée, le député libéral Monsef Derraji avait exigé que François Legault fasse comme il a fait avec M. Bonnardel et expulse aussi de son futur conseil des ministres Mme Guilbault.

«Ils n'ont pas fait leur travail, c'est un fait, a-t-il plaidé. Si M. Legault veut être cohérent, Mme Guilbault doit perdre aussi son poste.»

L'opposition libérale a rappelé mardi que M. Legault, dans son témoignage à la commission Gallant, reprochait à ses ministres de ne pas avoir posé assez de questions sur les dépassements de coûts du virage numérique à la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ). 

Liquider l'ADQ

Élu depuis 2007 à l'Assemblée nationale, François Bonnardel est un fidèle allié de M. Legault. Il fait partie des députés de l'ancienne Action démocratique du Québec qui ont intégré les rangs de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Le député indépendant de Saint-Jérôme, Youri Chassin, qui a quitté les rangs de la CAQ en septembre 2024, a accusé le gouvernement de liquider l'héritage adéquiste.

«Retrouver l’ADN de la CAQ en effaçant toute trace de l’ADQ parmi les ministres, est-ce possible?» a-t-il demandé dans un message publié sur le réseau social X, en critiquant du même souffle le premier ministre et le remaniement. 

«Changer les acteurs d’une pièce de théâtre, mais conserver le même scénario et le même metteur en scène, ne fera aucune différence pour la Coalition avenir Québec.»

Du sang neuf

Il s'agit de la quatrième place qui se libère au sein du conseil des ministres en vue du remaniement de mercredi après-midi.

La semaine dernière, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, avait annoncé sa démission pour se lancer dans la campagne à la mairie de Saguenay.

Lundi, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, a confirmé qu'elle ne sera pas candidate aux élections de 2026. Le ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, aurait aussi fait savoir qu'il ne se représentera pas l'an prochain.

Dans ses pourparlers des dernières semaines avec ses ministres, M. Legault leur aurait demandé s'ils allaient se représenter aux élections générales de l'an prochain. Mme Roy et M. Lamontagne auraient alors répondu non.

M. Bonnardel a pris la peine de préciser qu'il avait fait savoir au premier ministre qu'il voulait se porter candidat de nouveau, mais cela ne l'a visiblement pas épargné.

D'ailleurs, le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait déjà indiqué qu'il ne souhaitait pas se représenter en 2026 et pourtant, tout indique qu'il gardera son poste de ministre de la Santé dans le prochain cabinet, selon ce que rapportent plusieurs médias. 

M. Legault souhaite brasser les cartes de son conseil des ministres et y apporter du sang neuf afin de donner un nouveau souffle à son gouvernement.

«Ce sera l’occasion de donner un nouvel élan à l’équipe gouvernementale et de faire place à de nouvelles idées pour faire avancer les priorités du gouvernement», a mentionné la semaine dernière le cabinet du premier ministre à propos du remaniement.

Ce remaniement arrive à un peu plus d'un an des prochaines élections générales, dans un contexte où le gouvernement Legault est de plus en plus impopulaire auprès des Québécois.

Dans un nouveau sondage Pallas Data/L'Actualité/Qc125, dont les résultats ont été publiés lundi, la CAQ récoltait 11 % des intentions de vote, ce qui la plaçait au quatrième rang.

Le Parti québécois accroîtrait son avance en tête, en faisant un bond de 7 points en trois mois. 

Au deuxième rang à 27 %, le Parti libéral aurait gagné 1 % depuis l'élection du nouveau chef Pablo Rodriguez. Le Parti conservateur du Québec a aussi gagné 1 % depuis juin, à 15 %.

La CAQ, elle, est entre-temps passée de 15 % à 11 %, tandis que le bassin des électeurs de Québec solidaire s'effriterait un peu plus, de 12 % à 8 %.  

Le sondage Pallas Data/L'Actualité/Qc125 a été réalisé samedi dernier, 6 septembre, auprès de 1187 répondants, deux jours après le témoignage du premier ministre devant la commission Gallant.

Avec de l’information de La Presse canadienne.