François Bonnardel se dit «déçu» d'avoir été exclu du prochain Conseil des ministres au terme des changements ministériels qui auront lieu mercredi à Québec.
«Dans les derniers jours, le premier ministre m’a indiqué sa volonté de rajeunir son équipe. Évidemment, je suis extrêmement déçu de la tournure des événements», a-t-il écrit mardi matin sur X. «J’étais prêt à continuer de servir les Québécois et les Québécoises au sein du Conseil des ministres et j’avais clairement indiqué mon intention de me représenter en 2026.»
M. Bonnardel, qui occupait le poste de ministre de la Sécurité publique, affirme qu'il continuera toutefois à représenter les citoyens de Granby jusqu’à la fin de son mandat.
Élu en 2007, il a représenté la circonscription de Shefford puis Granby sous la bannière de l'Action démocratique du Québec et de la Coalition avenir Québec. De 2018 à 2022, il a occupé le poste de ministre des Transports. Il est également ministre responsable de l'Estrie depuis 2018.
En Estrie, les réactions ont d'ailleurs été nombreuses, autant chez les citoyens que chez les élus(es), particulièrement à Granby.
«C’est sûr qu’on est déçu pour la région, pour Granby, et on est très empathique avec ce que vit François [...], c’est décevant. […]», a notamment réagi Julie Bourdon, mairesse de Granby.
Plusieurs mouvements
Il s'agit de la quatrième place qui se libère au sein du conseil des ministres en vue du remaniement.
Lundi, il a été confirmé que la ministre de la Famille, Suzanne Roy, et le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, ne reviendront pas au Conseil des ministres. Les deux ont annoncé qu'ils ne se représenteront pas aux prochaines élections.
La semaine dernière, la situation s'est corsée pour le premier ministre du Québec après l'expulsion du député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, du caucus caquiste. La décision de M. Legault d'écarter l'élu faisait suite au départ de la ministre Andrée Laforest, qui a annoncé qu’elle quittait la CAQ pour se lancer dans la course à la mairie de Saguenay.
M. Legault souhaite brasser les cartes de son conseil des ministres et y apporter du sang neuf afin de donner un nouveau souffle à son gouvernement, de plus en plus impopulaire, à un peu plus d'un an des prochaines élections générales.
La toute dernière enquête d'opinion dévoilée lundi par le magazine L'Actualité suggère que la CAQ encaisserait un score désastreux si des élections avaient lieu actuellement.
Elle terminerait quatrième, à 11 % des intentions de vote, soit derrière le Parti québécois (PQ), à 38 %, qui domine largement depuis plusieurs mois, suivis des libéraux à 27 %, puis les conservateurs qui atteignent désormais 15 %.
Le sondage Pallas Data/L'Actualité/Qc125 a été réalisé samedi dernier, 6 septembre, auprès de 1187 répondants, deux jours après le témoignage du premier ministre devant la commission Gallant.
Ce nouveau coup de sonde n'a rien pour rassurer le premier ministre, mais peut le conforter dans sa décision de donner un coup de barre énergique pour faire entrer de nouveaux visages au cabinet.
Le salut de la CAQ pourrait-il passer par un changement de garde à la tête du parti? Le fondateur de QC125 et collaborateur de Noovo Info, Philippe J. Fournier, n'est pas de cet avis, bien que l'exercice a été payant pour le Parti libéral du Canada (PLC), avec le troc Trudeau-Carney.
«Généralement, changer de chef à la dernière minute, ça ne fonctionne pas. Ça a fonctionné avec M. Carney, mais la CAQ présentement est en bien plus grande difficulté que le PLC. Il n'y a pas nécessairement de dauphin en attente», a-t-il relevé. M. Fournier ajoute que les «chiffres personnels» de François Legault n'ont pas encore été publiés, mais qu'ils figureraient parmi «les pires premiers ministres de l'histoire».
Le PLQ cible Guilbault
En mêlée de presse en marge du caucus du PLQ à Lac-Beauport, le député libéral Monsef Derraji a exigé que François Legault fasse comme il a fait avec M. Bonnardel et expulse aussi de son futur conseil des ministres l'actuelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault, également écabloussée par le fiasco SAAQclic.
«Ils n'ont pas fait leur travail, c'est un fait, a-t-il plaidé. Si M. Legault veut être cohérent, Mme Guilbault doit perdre aussi son poste.»
Avec de l'information de Noovo Info et de La Presse canadienne

