Les autorités ont saisi des quantités importantes de drogue illicite, incluant du fentanyl, et ont procédé à des centaines d'arrestations au cours des derniers mois dans le cadre de la Campagne de lutte contre le fentanyl 2.0.
Cette initiative, coordonnée par la Réponse intégrée canadienne au crime organisé (RICCO), s'est déroulée du 20 mai au 31 octobre 2025 à travers tout le pays. C'est le fruit d'une grande collaboration entre 21 organismes et 37 décideurs opérationnels de haut niveau, dont l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), l’Agence du revenu du Canada (ARC), le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) et le Service canadien de renseignements criminels (SCRC).
«Les résultats annoncés témoignent de la ténacité d'innombrables membres de la communauté de l’application de la loi qui suivent toutes les pistes afin de perturber l'importation, la production et le trafic de fentanyl et de démanteler les réseaux à l’origine de ces activités criminelles», a indiqué Bonnie Ferguson, commissaire adjointe à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et coprésidente de la RICCO.
Dans le cadre de cette opération, plus de 100 organisations canadiennes d’application de la loi ont donc réalisé 8 136 arrestations et accusations. Parmi celles-ci, 217 personnes ont été arrêtées pour trafic de fentanyl alors qu'elles étaient en liberté sous caution. Les policiers ont exécuté également 1 068 mandats entre mai et octobre 2025, selon le communiqué de la GRC.
En plus d'avoir saisi 13,46 millions de dollars en argent comptant, elles ont mis la main sur des quantités importantes de drogues. Plus précisément, il s'agit de 386 kg de fentanyl et de produits analogues, 1200 kg d’autres opioïdes, 270 kg de précurseurs chimiques, 5 989 kg de cocaïne et 1 708 kg de méthamphétamine.
«Les résultats significatifs obtenus grâce aux efforts conjoints des organismes canadiens d’application de la loi et des partenaires clés dans la Campagne de lutte contre le fentanyl 2.0 démontrent notre capacité d’adaptation à chaque étape de la lutte contre le trafic de drogue», a ajouté Benoît Dubé, directeur général adjoint à la Sûreté du Québec et coprésident de la RICCO.
Les quantités de fentanyl ont surtout été amassées en Ontario (68%) où ont eu lieu également en grande partie les saisies de cocaïne. Les forces de l'ordre ont précisé lors d'une séance technique d'information, mardi, que le fentanyl était surtout destiné aux marchés intérieurs.
C'est au Québec que les précurseurs chimiques ont été majoritairement saisis (83%) dans le cadre de la Campagne 2.0.
En 2025, l’Agence des services frontaliers du Canada a empêché l’entrée au pays de 3000 kg de cocaïne, de 1700 kg de méthamphétamine et de 2,6 kg de fentanyl, selon la GRC.
Plusieurs enquêtes qui ont été lancées avant et pendant la Campagne 2.0 sont toujours en cours, ajoute la GRC par communiqué.
La mission de RICCO est de détecter, de contrer et de perturber le crime organisé grâce au partage de renseignements, à la coordination stratégique et à l’application conjointe de la loi, selon le communiqué. Cette deuxième campagne, qui vise à lutter contre le marché illégal du fentanyl et autres substances, faite suite à une première qui s'est déroulée du 9 décembre 2024 au 18 janvier 2025. Selon la GRC, le fentanyl et ses substances analogues sont les principales causes de la crise des opioïdes au pays.
«En favorisant la mise en commun, des renseignements, des pratiques exemplaires et des ressources, la RICCO permet aux organismes de faire front commun pour lutter contre les réseaux criminels impliqués dans le trafic de fentanyl et d’autres opioïdes ainsi que leurs collaborateurs et leurs produits illicites», a ajouté Benoît Dubé, directeur général adjoint à la Sûreté du Québec et coprésident de la RICCO.
Rappelons que le Canada subit de nombreuses pressions de la part de son voisin du sud depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Plus récemment, évoquant le trafic de fentanyl, le premier américain a utilisé les pouvoirs de sécurité nationale conférés par l'International Emergency Economic Powers Act pour imposer au Canada des droits de douane de 35 % en octobre dernier. Ces droits ne s'appliquent pas aux marchandises conformes à l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique.
Avec des informations de La Presse canadienne
