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Ces compressions aggravent la situation pour les patients, selon la FMSQ.
À quelques jours du dépôt du budget du ministre des Finances Eric Girard, la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ) demande de surseoir aux compressions de 1,5 milliard $ dans la santé, affirmant qu'elles nuisent quotidiennement aux soins des patients.
Chirurgies reportées, faute de fonds, appareils sous-utilisés pour des tests importants, manque d'accès à de la réhabilitation, lacunes dans le suivi de patients ayant une maladie chronique, les répercussions de ces compressions sont nombreuses, a affirmé mercredi, lors d'une conférence de presse à Montréal, le docteur Vincent Oliva, président de la FMSQ.
Tout ça fait que l'état de santé de certains patients se détériore, déplore-t-il.
À ses côtés, le docteur Gilbert Boucher, vice-président de la fédération et président de l'Association des spécialistes en médecine d'urgence, décrit la frustration des médecins à l'urgence qui voudraient pouvoir transférer certains patients à l'étage, où il y a 10 lits disponibles et le personnel nécessaire, mais qui se font répondre que l'hôpital ne peut rendre ces lits accessibles, faute de fonds.
Certes, il y a toujours des pénuries de personnel, surtout d'infirmières, admet le docteur Oliva. Mais les compressions de 1,5 milliard $ demandées par le gouvernement du Québec à Santé Québec aggravent la situation pour les patients.
«Même avec le personnel qu'on a, on n'arrive pas à les faire travailler comme il faut, parce qu'on refuse du temps supplémentaire, on abolit des postes... C'est quand même incroyable, dans un contexte où il y a une relative pénurie de personnel, qu'on fasse des gels d'embauche», s'est exclamé le docteur Oliva.
Il déplore aussi que des postes de cadres, «de la bureaucratie», aient été ajoutés, alors que le réseau public manque de fonds pour dispenser des soins et services aux patients.
Alors que le pic hivernal des infections respiratoires est derrière nous, le docteur Boucher prévient que la situation dans les hôpitaux sera vraisemblablement encore pire l'an prochain, à cause du vieillissement de la population.
Le docteur Oliva a aussi plaidé pour que Santé Québec accorde plus de marge de manoeuvre aux hôpitaux, puisque ce sont eux qui sont sur le terrain, donc mieux à même de s'adapter aux situations changeantes.