Début du contenu principal.
La victime, qui vivait seule dans un appartement de Saint-Hyacinthe, s’était liée d'amitié avec ses voisins, Jacqueline Boissy et Denis Cormier, allant jusqu'à leur prêter de l'argent et à leur remettre deux cartes de crédit.
Tout débute en 2016 alors que la victime décide de prêter 2000$ à Mme Boissy, qui éprouvait des difficultés financières.
«Environ un mois plus tard, elles se rendent ensemble (Mme Boissy et la victime) au Canadian Tire. La victime fait émettre une seconde carte de crédit lié à son compte, qu’elle remet à Mme Boissy. Pour elle, c’est Mme Boissy qui s’occupe de faire les achats et les paiements sur ses cartes afin de la dépanner», explique Me Alexandra Tremblay, avocate à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Le Tribunal des droits de la personne note qu’entre 2016 et 2021, la victime n’utilise pratiquement pas sa carte de crédit et qu’en raison de ses problèmes de santé, elle ne sort pratiquement pas de chez elle.
Mais, les deux cartes de crédit de la victime sont utilisées en continu par le couple «d’amis».
«La limite de la carte de crédit est passée de 5000$ à 8000$ à 9000$. Au mois de janvier 2020, la victime contracte un prêt de 9000$ auprès de son institution financière pour payer la carte de crédit. Le couple défendeur continue malgré tout à utiliser les cartes et remonte la limite de crédit presque au maximum», rapporte Me Tremblay.
Leur exploitation s’élève à près de 40 000 $ sur les cartes de crédit de la victime.
«La défenderesse a même été jusqu’à subtiliser les relevés dans la boîte aux lettres de la victime», ajoute Me Tremblay.
La victime finit par se confier à son fils. Ses proches parviennent à bloquer ses cartes de crédit et déposent une plainte à la police en juin 2021. La victime a tout de même dû déclarer faillite.
«Ils lui ont pris tout ce qu’elle avait. Elle faisait des cauchemars, elle avait de la difficulté à dormir. Elle était dévorée par l’angoisse.»
Jacqueline Boissy fait aussi face à une accusation criminelle de fraude de plus de 5000$. Elle reviendra en cour le 4 avril prochain.
Lors d'un entretien avec Noovo Info la présidente de la FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman, a déclaré être «extrêmement préoccupée» par le nombre de fraudes qui touche les personnes âgées.
«Les personnes ainées se doivent d’être particulièrement vigilantes parce que les fraudeurs jouent sur les émotions», a rapporté Mme Tassé-Goodman.
Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher dans la vidéo.