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La Colombie demande une enquête sur les États-Unis concernant les navires coulés

Peu de détails sont connus sur ces frappes meurtrières, dont la première a eu lieu le 2 septembre et a fait 11 morts, selon l'administration Trump.

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b7c2e2ef666f5bb674f40f54bdd6dfe895635942a10861d602a3cc525fb0533d.jpg Le président colombien Gustavo Petro Urrego lors de l'Assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre 2025. (AP Photo)

Le président colombien Gustavo Petro a demandé mardi l'ouverture d'une enquête criminelle contre le président américain Donald Trump et d'autres responsables impliqués dans les frappes meurtrières survenues ce mois-ci contre des bateaux dans les Caraïbes. La Maison-Blanche soutient qu'ils transportaient de la drogue.

M. Petro a condamné ces trois attaques lors de son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies, au cours duquel il a également accusé M. Trump de criminaliser la pauvreté et les migrations.

«Des poursuites pénales doivent être engagées contre ces responsables, qui sont américains, même si cela inclut le plus haut responsable ayant donné l'ordre: le président Trump», a déclaré M. Petro à propos des frappes, ajoutant que les passagers des bateaux n'étaient pas membres du gang vénézuélien du Tren de Aragua, comme l'a affirmé l'administration Trump après la première attaque.

Si les bateaux transportaient de la drogue, comme l'a affirmé le gouvernement américain, leurs passagers «n'étaient pas des trafiquants de drogue; il s'agissait simplement de jeunes pauvres d'Amérique latine qui n'avaient pas d'autre choix», a soutenu M. Petro. Ces commentaires du président colombien interviennent peu après que le son homologue vénézuélien, Nicolás Maduro, a annoncé que son gouvernement préparait une série de décrets constitutionnels pour défendre la souveraineté du pays en cas d'attaque des forces américaines.

Peu de détails sont connus sur ces frappes meurtrières, dont la première a eu lieu le 2 septembre et a fait 11 morts, selon l'administration Trump. Des responsables américains ont déclaré que le bateau et un autre navire visés le 16 septembre avaient pris la mer depuis le Venezuela. Trois personnes ont péri lors de la seconde attaque.

L'armée américaine a frappé un troisième bateau vendredi, tuant trois personnes.

L'administration Trump a justifié cette action militaire comme une escalade nécessaire pour endiguer le trafic de drogue aux États-Unis. Elle n'a pas encore expliqué comment l'armée a évalué la cargaison des bateaux et déterminé l'appartenance présumée à un gang des passagers.

Des responsables de la sécurité nationale américaine ont déclaré aux membres du Congrès que le premier bateau touché avait essuyé de multiples tirs après avoir changé de cap et avoir semblé regagner la côte.

«Ils ont dit que les missiles dans les Caraïbes servaient à stopper le trafic de drogue. C'est un mensonge proféré ici même, à cette tribune», a affirmé M. Petro mardi, semblant faire directement référence à Donald Trump, qui s'était exprimé quelques heures plus tôt. «Était-il vraiment nécessaire de bombarder des jeunes pauvres et désarmés dans les Caraïbes?»

M. Maduro a accusé l'administration Trump d'utiliser les accusations de trafic de drogue comme prétexte pour une opération militaire visant à renverser son gouvernement.

M. Petro, premier président de gauche de Colombie, a rétabli les relations diplomatiques de son pays avec le Venezuela après son entrée en fonction en 2022.