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La Baie d’Hudson restitue ses anciens magasins à leurs propriétaires, mettant de cette façon fin à la lutte d’une milliardaire de la Colombie-Britannique pour s’emparer des baux du détaillant en faillite.
Franco Perugini, premier vice-président immobilier et juridique de La Baie d’Hudson, précise dans un courriel à La Presse Canadienne que le détaillant renonce aux baux des 25 propriétés que Ruby Liu convoitait.
Une renonciation est un mécanisme juridique qui met fin à un bail avant son expiration et libère ainsi le locataire de toute obligation, comme le paiement du loyer ou l’entretien de la propriété.
Si aucun propriétaire ne s’oppose à la renonciation, M. Perugini indique que les baux de La Baie d’Hudson seront résiliés le 27 novembre.
Linda Qin, porte-parole de Mme Liu, n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires concernant ces renonciations.
La Baie d’Hudson a quitté ses 80 magasins et 16 autres sous sa bannière sœur Saks au cours de l’été après avoir déposé une demande de protection contre ses créanciers.
Lorsque la société a mis ses baux en vente, Mme Liu s’est proposée pour en acquérir jusqu’à 28. Elle espérait les utiliser pour ouvrir un nouveau grand magasin portant son nom.
La Baie d’Hudson a approuvé le projet. La société a rapidement obtenu l’autorisation du tribunal pour l’achat de trois baux dans des centres commerciaux de Colombie-Britannique dont elle était propriétaire: Woodgrove Centre, Mayfair Shopping Centre et Tsawwassen Mills.
Les 25 autres ont fait l’objet d’une vive contestation des propriétaires, notamment Cadillac Fairview, Oxford Properties et Ivanhoé Cambridge. Les propriétaires refusaient d’accepter Mme Liu, qui offrait 69,1 millions $ pour les baux, comme locataire, arguant que son plan d’affaires était insuffisant et qu’elle manquait d’expérience.
Mme Liu a maintenu qu’elle possédait les compétences nécessaires pour reprendre les baux et a proposé d’investir des millions dans le recrutement, l’achat de stocks et la rénovation des sites.
La Baie d’Hudson insistait pour que la vente ait lieu. Après tout, la société comptait une longue liste de créanciers à qui elle devait environ 1,1 milliard $ au début de sa liquidation, et Mme Liu représentait l’une de leurs meilleures chances de recouvrer une partie de cette somme.
Cependant, le mois dernier, La Baie d’Hudson a perdu son procès lorsqu’un juge a donné raison aux propriétaires. Il a déclaré avoir de «sérieuses inquiétudes» quant à la capacité de Mme Liu à respecter les termes des baux qu’elle souhaitait conclure.
À la suite de cette décision, La Baie d’Hudson n’a pas indiqué si elle ferait appel, mais la clause de non-responsabilité du bail laisse entendre qu’elle renoncera à poursuivre la procédure de vente.
Josh Burleton, porte-parole d’Oxford Properties, précise lundi dans un courriel que la décision de La Baie d'Hudson de renoncer aux baux «apporte une certaine certitude à ce processus long et coûteux et nous permet d’aller de l’avant».
Selon lui, Oxford s’est toujours concentré sur la protection de ses actifs pendant la liquidation de La Baie, car ceux-ci servent à soutenir les employés et les retraités.
Oxford est la division immobilière du Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario, qui gère les pensions de plus de 600 000 participants.