Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, vient de déposer son projet de loi qui vise notamment à interdire les prières de rue.
Le gouvernement Legault avait déjà télégraphié son intention il y a plusieurs mois.
En août, Jean-François Roberge, avait affirmé que la «multiplication des prières de rue (était) un enjeu sérieux et sensible au Québec».
La pièce législative va aussi interdire le port de signes religieux pour les éducatrices en garderie. Le ministre prévoit toutefois une clause grand-père «sous certaines conditions».
Jean-François Roberge compte aussi obliger le visage découvert dans les garderies, dans les cégeps et dans les universités autant pour les personnes qui reçoivent les services que ceux qui les donnent.
Le gouvernement compte ainsi renforcer sa loi 21 sur la laïcité qui interdit le port de signes religieux pour les employés de l’État en situation d’autorité, notamment les juges, les policiers et les enseignants.
Sur une photo mise en ligne jeudi sur le réseau social X, on voit le projet de loi du ministre Roberge avec la phrase: «C’est comme ça qu’on vit au Québec et c’est comme ça qu’on va continuer à vivre ensemble!»
Incompréhension chez les étudiants
Plusieurs étudiants, interrogés par Noovo Info, ont déploré la mise en place du projet de loi dans les établissements d'enseignement postsecondaire.
«Vu que je suis athée, ça ne me dérange pas trop», a dit un homme à Noovo Info. «Pour mes collègues, je suis contre [ce projet de loi].»
«Comme on est dans un pays libre, je ne comprends pas vraiment pourquoi ils ont enlevé cette règle.»
Plusieurs étudiants interrogés par Noovo Info dénoncent le projet de loi du ministre Roberge. À voir dans la vidéo ci-dessous:
«Ça ne dérange personne, ils ont leur coin. Tant qu'ils n'obligent pas les étudiants à accéder dans cette pièce, je ne vois pas c'est quoi le problème», a dit une autre étudiante.
D'ailleurs, des étudiants musulmans de l'Université Concordia, à Montréal, se disent profondément préoccupés par l'interdiction des salles de prières dans les institutions. Certains affirment même avoir choisi Concordia précisément en raison de la présence, depuis de nombreuses années, d'une salle de prière bien établie.
«Le Québec que je connais est un Québec inclusif pour tous, où chacun se sent à l'aise, où chacun jouit de ses libertés, a déclaré Maryam Laoufi, conseillère à l'Association des étudiants musulmans de l'Université Concordia. Je trouve donc très inquiétant de nous retrouver dans cette situation.»
Avec des informations de Sacha Merazil pour Noovo Info et de Maura Forrest pour La Presse canadienne


