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Des élus municipaux de la Rive-Sud estiment que c'est une «augmentation injuste» pour leurs citoyens.
Une quarantaine de maires de la Rive-Sud de Montréal ont fait part de leurs inquiétudes concernant la hausse de la taxe sur l’immatriculation des véhicules de promenade (TIV), qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2025. Ils estiment que c'est une «augmentation injuste» pour leurs citoyens.
Le 30 septembre dernier, le conseil d’administration de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a décidé de maintenir cette hausse, faisant passer la taxe sur l'immatriculation de 59 $ à 150 $. On justifie cette décision en raison du déficit financier au niveau du transport en commun. La CMM souhaite éponger un résiduel de 361 millions $ avec cette hausse de taxe du déficit de 561 millions $, alors que Québec avait évoqué une contribution gouvernementale de 200 millions $ pour 2025.
Les élus municipaux des MRC Marguerite-d'Youville, de la Vallée-du-Richelieu, Rouville, Roussillon, Beauharnois-Salaberry et Vaudreuil-Soulanges demandent que cette politique soit revue le plus tôt possible. Il réclament aussi plus de financement à long terme pour les transports collectifs au gouvernement du Québec.
«Il est déplorable de constater que les revenus qui seront générés par la TIV en 2025 serviront entièrement et uniquement à financer le métro, le REM et les trains alors que l’offre de services des couronnes demeure à 94% de celle de 2019. La méthode appliquée pour 2025 est donc discriminatoire, particulièrement pour les municipalités mal desservies ou non desservies par un service d’autobus», a déclaré madame Lise Michaud, mairesse de la Ville de Mercier et représentante de la Couronne-Sud au conseil d’administration de la CMM et de l’ARTM.
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«Il est essentiel que l’intégralité de tous les revenus prélevés auprès des citoyens d’une municipalité serve à payer et à développer le service de transport collectif de ce secteur. Le véritable transfert des citoyens vers le transport collectif ne se fera que si les couronnes peuvent mettre en place une offre performante sur des axes structurants, à proximité de leur domicile. Pour y parvenir, il faut disposer des leviers financiers nécessaires à cette transformation», a conclu madame Alexandra Labbé, mairesse de Chambly.
Afin d’éviter d’autres hausses marquées dans les prochaines années, la Table des préfets et élus de la Couronne-Sud interpelle l’ARTM et le gouvernement à effectuer un dernier blitz de négociations afin de trouver de nouvelles sources de financement à long terme.
«Les négociations actuelles resteront dans une impasse si l’on s’entête à maintenir la pression sur les municipalités pour combler des déficits de plus en plus imposants sans bonification réelle de l’offre de services», a déploré Christian Ouellette, président de la TPECS, préfet de la MRC de Roussillon et maire de la Ville de Delson. «Le gouvernement doit positionner le financement du transport collectif comme un enjeu de société et rééquilibrer les investissements comparativement aux sommes investies dans les projets routiers qui ne permettront pas de diminuer la congestion routière ou d’atteindre les cibles de réductions de GES.»
Rappelons que les relations sont tendues entre les municipalités et la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, concernant les déficits des sociétés de transport. En mai dernier, la ministre Guilbault disait qu'elle n'avait rien à voir avec la décision de la CMM concernant la hausse de la taxe sur l'immatriculation.
Elle avait soutenu que son gouvernement est extrêmement généreux au chapitre du transport collectif. «Le gouvernement a donné 2,3 milliards $ pour le transport collectif seulement depuis la pandémie», avait-elle affirmé.
«L'ensemble des régions du Québec ne peut pas éponger systématiquement des déficits d'un demi-milliard de dollars pour du transport collectif dans le Grand Montréal, alors c'est le gros bon sens», avait-elle ajouté.
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Mme Guilbault avait également pointé le «désengagement complet» du gouvernement fédéral. «Il ne finance pas les opérations de transport collectif et il n'a même plus de programmes pour financer les infrastructures de transport collectif», avait-elle dit.
Avec les informations de La Presse canadienne