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Hausse marquée de la taxe sur l’immatriculation: Guilbault rejette la responsabilité sur la CMM

«Ça n’a pas de lien avec le gouvernement.»

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Geneviève Guilbault (à gauche), ministre des Transports, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en discussion à Drummondville en mai 2024. Geneviève Guilbault (à gauche), ministre des Transports, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en discussion à Drummondville en mai 2024. (Jacques Boissinot | La Presse canadienne)

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, estime qu'elle n'a rien à voir avec la décision de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) de faire passer la taxe sur l'immatriculation de 59 $ à 150 $, même si cette dernière peine à payer le déficit du transport collectif.

«C'est une décision des municipalités, c'est un pouvoir qui relève exclusivement des municipalités. (...) C’est un pouvoir qui est demandé depuis longtemps, alors ils ont exercé leur pouvoir municipal», a lancé la ministre en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, vendredi.

«Ça n’a pas de lien avec le gouvernement.»
- Geneviève Guilbault, ministre des Transports

La CMM soutient que les élus ont été «contraints» de hausser cette taxe. «Cette mesure vise à combler le manque à gagner pour boucler le cadre financier estimé à 561 millions $, après les efforts d’optimisation réalisés par les sociétés de transport», écrit la CMM par voie de communiqué.

La Communauté métropolitaine de Montréal laisse entendre qu’elle pourrait revenir sur sa décision si le gouvernement du Québec augmentait sa contribution pour le transport collectif.

Les relations sont tendues entre les municipalités et la ministre Guilbault concernant les déficits des sociétés de transport.

Elle propose d’éponger une partie des déficits à hauteur de 200 millions $. Ce n’est pas suffisant, selon la CMM, qui pointe une «baisse de 38 millions $ par rapport à l’aide pour 2024 qui était déjà loin de répondre aux besoins».

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«Le gros bon sens»

Geneviève Guilbault maintient que son gouvernement est extrêmement généreux au chapitre du transport collectif. «Le gouvernement a donné 2,3 milliards $ pour le transport collectif seulement depuis la pandémie», a-t-elle affirmé.

«L'ensemble des régions du Québec ne peut pas éponger systématiquement des déficits d'un demi-milliard de dollars pour du transport collectif dans le Grand Montréal, alors c'est le gros bon sens», a ajouté la ministre.

Mme Guilbault a aussi pointé le «désengagement complet» du gouvernement fédéral. «Il ne finance pas les opérations de transport collectif et il n'a même plus de programmes pour financer les infrastructures de transport collectif», a-t-elle lancé.

«Taxe Guilbault»

Québec solidaire n’a pas manqué l'occasion d’attaquer le gouvernement vendredi en parlant d’une «taxe Guilbault».

«Il y aurait lieu d'avoir un meilleur financement du transport public de la part de Mme Guilbault. C’est un peu la taxe Guilbault qui est proposée par les villes», a affirmé le solidaire Alexandre Leduc.

«Notre sympathie naturelle va du côté des municipalités. Est-ce que c'est la meilleure solution, la hausse des taxes? Non», a-t-il ajouté.

Thomas Laberge

Thomas Laberge

Journaliste